Les libertés d’expression est de conscience sont proscrites en islam sur tous les sujets auxquels Allah a déjà indiqué quoi penser. Il n’est pas permis d’avoir un autre avis que celui imposé par le texte et s’y opposer reviendrait à s’opposer à la volonté de Dieu. Donc même si sur l’un des sujets éthiquement plus que discutables que nous sommes en train de voir un croyant a un avis divergent le fait d’exprimer cette divergence le pousse à récuser la parole divine et faire ainsi preuve de mécréance. En effet qui est-il pour savoir mieux qu’Allah ce qui doit être fait ou non. Dans un tel cas le croyant se trouve confronté à la menace de la punition de l’enfer et aussi au fait que ce serait faire acte de mécréance, voire d’apostasie, et ce sont des actes punis non seulement dans l’au-delà mais aussi dans la vie. Cet état de fait est expressément énoncé dans les versets suivants :
« Il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu'Allah et Son messager ont décidé d'une chose d'avoir encore le choix dans leur façon d'agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s'est égaré certes, d'un égarement évident. » (33 : 36).
« Ainsi l'avons-Nous fait descendre (le Coran) [sous forme] de loi en arabe. Et si tu suis leurs passions après ce que tu as reçu comme savoir, il n'y aura pour toi, contre Allah, ni allié ni protecteur. » (37 : 13)
Dans un tel contexte de privation de liberté comment supposer qu’Allah veuille le bien des hommes. S’il en est bien le créateur il ne les a créés que pour qu’ils se conforment à ce qu’il leur impose, mais il semble ignorant ou incapable d’appréhender le besoin de liberté de l’être humain, ce besoin qui est pourtant constitutif de l’essor de notre espèce (si ce n’est au niveau des individus tout au moins au niveau des groupes). Le fait qu’Allah ne comprenne pas cela est déjà une preuve de sa non existence en tant que dieu omniscient, mais en outre cela le place comme un pouvoir tyrannique qui interdit à ses victimes de se révolter. Mais face à l’inique la révolte est chose estimable et le fait d’être créateur n’autorise pas à être dictateur. La résultante de la privation de liberté d’opinion, d’expression et d’action est donc que certains se conformeront ou louvoieront et que d’autres rejetteront violemment les dogmes d’Allah. L’histoire nous a montré qu’à travers le temps toute oppression finit toujours par tomber.
La sourate 109 est souvent utilisée comme une tentative de preuve que l’islam n’a pas pour doctrine de s’imposer aux autres mais qu’au contraire elle reconnait les croyances de chacun. Elle dit : « Dis: «O vous les infidèles! Je n'adore pas ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. A vous votre religion, et à moi ma religion». Elle est souvent utilisée comme une tentative de preuve que l’islam n’a pas pour doctrine de s’imposer aux autres mais qu’au contraire elle reconnait les croyances de chacun. En la lisant à la lumière des conditions de la révélation on peut s’apercevoir que c’est tout le contraire, cette sourate fut « révélée » à un moment où, à La Mecque, les chefs des polythéistes recherchaient un compromis avec Mohammed et venaient le voir régulièrement avec diverses propositions d’entente. Cette sourate, à l’opposé de l’idée défendue actuellement selon laquelle elle encense le vivre ensemble, est donc une réponse ferme d’Allah à ces tentatives de rapprochement. En l’espèce Allah dit ici aux Mecquois : « Ne nous mélangeons pas, nos deux groupes sont totalement différents et il n’est pas la peine de chercher un terrain d’entente ». Ainsi les versets censés démontrer la possible tolérance de l’islam à l’altérité et à la liberté de conscience ne sont que les plus flagrants exemples de ce manque d’ouverture à l’autre et son altérité.
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