L’esclavage est une constante de l’histoire humaine jusqu’à il y a peu. Toutes les sociétés y ont eu recours, quelles qu’elles soient. Mais en soi la possession d’un être humain par un autre être humain est quelque chose d’éthiquement critiquable et est vecteur d’une grande injustice. Pour s’en rendre compte il faut se mettre dans la tête de la personne qui est détenue et possédée par quelqu’un et qui n’a que peu ou pas de droits. Personne de sain d’esprit n’accepterait d’être réduit à une telle situation. Or si l’esclavage est une constante humaine, Allah qui est parfait et bon devrait savoir que c’est un état de faits injuste et odieux et il devrait l’avoir interdit dans son message à l’humanité. Or, bien au contraire le coran et les hadiths reconnaissent, autorisent et codifient la pratique de l’esclavage. De multiples versets reconnaissent et banalisent la possession d’esclaves par des musulmans et n’y trouvent rien à redire.
Le coran lui-même aborde en de multiples endroit la question des esclaves, mais principalement des femmes esclaves ce qui est un point qui sera développé par la suite. Concernant les esclaves dans leur globalité Allah s’exprime clairement sur la légitimité de certains humains à en posséder d’autres à travers ce verset : « Allah a favorisé les uns d'entre vous par rapport aux autres dans [la répartition] de Ses dons. Ceux qui ont été favorisés ne sont nullement disposés à donner leur portion à ceux qu'ils possèdent de plein droit [esclaves] au point qu'ils y deviennent associés à part égale. Nieront-ils les bienfaits d'Allah? » (16 : 71). Dans ce verset il justifie même la volonté qu’ont les propriétaires d’esclaves de n’être pas mis à égalité avec ces derniers et donc de ne pas partager avec eux. L’islam est clairement ici la religion du maître dominateur qui imprime son bon droit sur l’esclave soumis. Dans un autre verset il laisse même entendre que l’esclavage est une sorte de punition alors que l’homme libre est béni par Allah et que cette situation injuste est la résultante de sa gratification divine : «N'attribuez donc pas à Allah des semblables. Car Allah sait, tandis que vous ne savez pas. Allah propose en parabole un esclave appartenant [à son maître], dépourvu de tout pouvoir, et un homme à qui Nous avons accordé de Notre part une bonne attribution dont il dépense en secret et en public. [Ces deux hommes] sont-ils égaux? Louange à Allah! Mais la plupart d'entre eux ne savent pas.» (16 : 74 - 75). Ici il affirme clairement, à travers sa question rhétorique pour conclure la parabole, la réalité de l’inégalité entre les esclaves et les hommes libres comme il y a une inégalité entre les idoles et Allah lui-même. Cette idée est d’autant plus renforcée en sachant que la chose la plus détestée par Allah selon le coran est l’association, donc dire qu’il y a autant de différence entre les hommes libres et les esclaves qu’entre Allah et les idoles est une manière de marquer une rupture et une supériorité totale des uns sur les autres.
Le prophète Mohamed lui-même possédait des esclaves qu’il avait reçus en cadeaux ou capturés au combat et il en vendait et en achetait, ainsi qu’en attestent plusieurs hadiths sahih (liste non exhaustive) :
§ « D’après Anas : L’Envoyé d'Allah est allé à (la maison de) son esclave tailleur, et on lui a offert (un plat de) courges qu’il a commencé à manger. J’aime beaucoup les courges depuis que j’ai vu le Prophète en manger. » (sahih Bukhari 5433)
§ « Je me suis assis avec eux pendant un moment, mais perdant patience, je suis allé dans la chambre du haut où se trouvait le Prophète ; j’ai dit à un de ses esclaves noirs, ‘Demande au Prophète la permission pour Omar d’entrer. » L'esclave entra, en parla au Prophète et revint en disant : « J'ai parlé de toi au Prophète, mais il n’a pas répondu. » » (sahih Bukhari 5191)
§ « D’après Anas : Un jour, alors que Oum Sulaim se trouvait (avec les femmes qui étaient) en charge des bagages lors d'un voyage, Anjashah, l'esclave du Prophète, conduisait leurs chameaux (très vite). Le Prophète dit: « Ô Anjash! Conduisez lentement (les chameaux) qui portent les récipients en verre (c'est-à-dire les dames)." » (sahih Bukhari 6202)
§ « Raconté par 'Abdul 'Aziz: ’Anas a dit : «A la campagne de Khaybar, nous fîmes la prière de l’aube avec le Messager de Dieu près de cette cité. Après cela, le Prophète de Dieu se mit sur sa monture, ainsi qu’Abu Talha avec qui j’étais en croupe, et s’élança en direction de Khaybar. Mon genou touchait la cuisse du Prophète de Dieu Il leva ensuite le ’izâr à un point où je pus apercevoir la blancheur de ses cuisses. Et une fois à l’intérieur de la cité , il s’ écria par trois fois: “Dieu est le plus grand! Khaybar est anéantie! .. Lorsque nous nous abattrons sur l’aire d’une peuplade, mauvais matin sera-ce pour ceux qui auront été avertis.” «En sortant vers leurs travaux [quotidiens], les habitants de Khaybar s’écrièrent: “C’est Muhammad! (‘Abd al ‘Azîz: L’un de nos compagnons ajouta : “.. et le khamîs”, c’est à dire, l’armée) «C’est ainsi que nous nous emparâmes de force de Khaybar. On rassembla ensuite les prisonniers. A ce moment, Dihya vint dire au Prophète: “O Prophète de Dieu! donne-moi une femme parmi les captifs ! Va, lui dit le Prophète, prends-en une!” Et Dihya de prendre Safiya bent Huyay, d’où un homme vint trouver le Prophète de Dieu et lui dit: “O Prophète de Dieu! as-tu donné à Dihya Safiya bent Huyay, la maîtresse des Qurayza et des Nadîr? Il n’y a que toi qui dois la prendre.” Sur ce, le Prophète dit: “Appelez-le! et qu’il vienne avec elle!” Dihya vint accompagné de Safiya. En la voyant, le Prophète de Dieu lui dit: “Prends une autre captive!” «Après cela, le Prophète de Dieu affranchit Safiyya et l’épousa.» (sahih Bukhari 371)
§ « Les gens de Qurayza descendirent de leur forteresse selon la sentence de Sa'd Ibn Mu'âdh. Le messager d'Allah convoqua Sa'ad qui arriva sur un âne. Quand il fut à proximité de la mosquée, le Messager d'Allah enjoint aux Ansâr : "levez-vous pour accueillir votre chef ! oh le meilleur d'entre vous" : Puis il ajouta : "ceux-là sont descendus selon ta sentence." Sa'd dit : "tu tueras leurs combattants et on fera prisonniers leurs femmes et leurs enfants". Le prophète déclara "tu as jugé selon la sentence du Roi" - Ibn al-Muthannâ ne mentionne pas : "il a peut-être dit : "tu as jugé selon la sentence du Roi". » (sahih Bukhari 4121 et sahih Muslim 4596)
§ « D’après Jabir : Un esclave vint auprès de l’Envoyé d’Allah et fit serment d’allégeance d’émigrer. Le Prophète ignorait qu’il était un esclave. Puis vint son maître, qui exigea son retour. Le Prophète lui répondit : « Vends-le moi. » Et il l’acheta en échange de deux esclaves noirs, et plus tard, il évita d’accepter les serments d’allégeance de quiconque avant d’avoir demandé s’il est esclave ou homme libre. » (sahih Muslim 1602)
§ « Le Messager envoya Sa’d bin Zayd al Ansari, frère de bin Abdul-Ashhal, avec quelques femmes captives de la tribu des Banu Qurayza à Najd et les vendit en échange de chevaux et d’armes. » (sunan Ibn Ishaq 693)
§ « D’après Abu Huraira : L’Envoyé d’Allah a dit : « Le Musulman n’est pas tenu de faire l’aumône pour son cheval et son esclave. » » (sahih Bukhari 1463)
§ « D’après Abu Houraira : Deux femmes de la tribu des Hudhail (se battaient entre elles) et l’une jeta une pierre contre l’autre, ce qui lui causa une fausse couche, alors l’Envoyé d’Allah commanda à l’assassin (du foetus) de donner un esclave homme ou femme (en compensation financière — la diyya). » (sahih Bukhari 6904)
§ « D’après Sahl : L’Envoyé d’Allah envoya quelqu’un dire à une femme : « Ordonne à ton esclave de me faire des pièces de bois afin que je m’assoie dessus. » » (sahih Bukhari 448)
§ « Voici les noms des esclaves mâles de Muhammad : Yakan Abu Sharh, Aflah, 'Ubayd, Dhakwan, Tahman, Mirwan, Hunayn, Sanad, Fadala Yamamin, Anjasha al-Hadi, Mad'am, Karkara, Abu Rafi', Thawban, Ab Kabsha, Salih, Rabah, Yara Nubyan, Fadila, Waqid, Mabur, Abu Waqid, Kasam, Abu 'Ayb, Abu Muwayhiba, Zayd Ibn Haritha, ainsi qu’un esclave noir appelé Mahran, qui a été renommé (par Muhammad) Safina (« navire »). » (Ibn Qayyim, Zad el Ma’ad p 114 – 116)
§ « Les esclaves femelles de Muhammad sont : Salma Um Rafi', Maymuna fille d’Abu Asib, Maymuna fille de Sa'd, Khadra, Radwa, Razina, Um Damira, Rayhana, Marie la Copte, en plus d’elles, deux autres esclaves femelles, l’une lui a été offerte par sa cousine Zaynab et l’autre est une captive de guerre.. » (Ibn Qayyim, Zad el Ma’ad p 114 – 116)
§ « Muhammad possédait beaucoup d’esclaves mâles et femelles. Il les achetait et les vendait régulièrement, mais il acheta plus d’esclaves qu’il n’en vendit, surtout depuis qu’Allah le rendit puissant grâce à son Message, au moment de son immigration de la Mecque. Un jour il vendit un esclave noir pour deux. Son nom était Jacob al-Mudbir. Ses achats d’esclaves dépassaient les ventes. Il avait l’habitude d’en louer et d’en embaucher plusieurs, mais il en a plus acheté que loué.." » (Ibn Qayyim, Zad el Ma’ad p 160)
Certaines voix s’élèvent pour prétendre que l’islam a pris une situation existante, l’esclavage, et avait pour but d’arriver progressivement à son abolition. Pour voir à quel point cela est faux il convient de se demander en premier lieu pourquoi Mohamed avait des esclaves et en faisait commerce si l’objectif final était l’abolition. N’aurait-il pas fallu pour le prophète d’Allah, le meilleur des hommes et le guide de la communauté musulmane qui est supposée être la meilleure communauté sur Terre montrer l’exemple et s’abstenir de posséder des esclaves, voir même, soyons fous, réprouver ceux des musulmans qui en possèdent et les exhorter à en terminer avec cette pratique. Comme le montrent les hadiths précédents il n’en est rien. De plus, si le plan divin était de se diriger vers une abolition douce avec le temps il faut reconnaître que ce plan a échoué. La Mecque possédait encore un marché aux esclaves jusqu’en 1962 (qui a été fermé suite à des pressions américaines ce qui prouve bien que même sur un territoire soumis à la loi islamique les droits de l’homme, rédigés par des êtres humains, ont été plus efficaces que la loi d’Allah pour mettre un terme à l’esclavage), et même actuellement l’une des premières choses faites par certains courants se réclamant d’un Etat Islamique a été de réintroduire l’esclavagisme (Libye, Syrie). Il faut reconnaître que le plan d’Allah a été moins efficace que les volontés humaines qui, à travers les droits de l’homme, ont aboli l’esclavage depuis le 19ème siècle. Bien sûr cette abolition n’est pas parfaite mais elle a le mérite d’être claire et sans ambiguïté. Allah aurait donc fait moins bien que les hommes, ou Allah ne voit-il plutôt pas de problème dans l’esclavage ? Pour accréditer cette idée que l’islam ne pousse pas par nature à l’abolition mais plus à l’affranchissement d’esclaves dans certains cas particuliers et à la réprobation de cet affranchissement dans d’autres il convient d’analyser quelques hadith sahih :
§ « D’après Kurayb, l’affranchi d’ibn ‘Abbâs, Maimouna bent al-Hârith, rapporte qu’elle avait affranchi une esclave sans demander la permission du Prophète. À l’arrivée du jour où ce dernier venait chez elle, elle dit : « Sais-tu, ô Messager de Dieu ! Je viens d’affranchir mon esclave !
— Tu as vraiment fait cela ?
— Oui.
— Si tu l’avais donnée à tes oncles maternels, cela t’aurait apporté une récompense beaucoup plus grande. » » (sahih Bukhari 2592)
Dans ce hadith on peut voir que Mohammed n’est pas particulièrement pour l’affranchissement des esclaves par principe, ici il reproche même à une femme d’avoir affranchi une esclave au lieu de la donner à quelqu’un d’autre, et ce en arguant que la donner à quelqu’un lui aurait apporté une plus grande récompense que de l’affranchir. La libération des esclaves n’est donc pas automatiquement la chose préférée d’Allah dans une situation ou une alternative est possible.
§ « Le Prophète apprit qu'un de ses compagnons avait donné la promesse de libérer son esclave après sa mort, mais comme il n'avait d'autre bien que cet esclave, le Prophète vendit cet esclave pour 800 dirhams et lui envoya le prix. » (sahih Bukhari 7186)
Ici un homme avait juré de libérer son esclave après sa mort, il y a donc une promesse d’affranchissement. Mais au final l’esclave n’a pas été libéré mais bien revendu par Mohammed en personne afin d’envoyer de l’argent au propriétaire. On voit bien ici que la libération de l’esclave ne compte que peu face au bien-être de l’homme libre.
§ « 'Imran b. Husain a rapporté qu'une personne qui n'avait pas d'autres biens a émancipé six de ses esclaves au moment de sa mort. Le Messager d'Allah les a appelés et les a divisés en trois sections, a tiré au sort parmi eux, en a libéré deux et en a gardé quatre en esclavage ; et il (le Saint Prophète) a parlé sévèrement de lui. » (sahih Muslim 27 : 82)
Ici encore Mohammed s’est opposé à la volonté de quelqu’un de libérer des esclaves et sur les 6 qui devaient être libres il n’en a libéré que 2. Il a en plus été très critique à l’égard du mort qui avait fait cette promesse de libération. On peut à nouveau voir que la libération des esclaves n’est pas une priorité ni même un bien en soi.
En fait, si l’on s’appuie sur les textes coraniques il est bien question de libérer des esclaves mais là encore cela mérite commentaire, et il n’est nulle part question d’abolition globale mais plutôt de libérations occasionnelles et sujettes à commentaires :
§ « La piété ne consiste pas à tourner vos visages vers l'Est et l'Ouest, mais les pieux sont ceux qui croient en Dieu, au Jour Dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes ; qui donnent de leurs biens, malgré l'amour qu'ils leur portent, à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux sans-abris, aux mendiants et pour libérer les esclaves » (2 : 177)
Ici en effet la libération des esclaves semble un bien en soi, mais il s’agit de donner de ses biens pour libérer les esclaves. Or quand on est soi-même possesseur d’esclave on ne paie pas pour le libérer, on le fait ou on ne le fait pas. Il s’agit donc plus ici de ceux qui donnent de leurs biens pour payer la libération de musulmans faits prisonniers et rendus esclaves par des adversaires ou de musulmans nés esclaves et appartenant à d’autres musulmans.
§ « Et qui te dira ce qu'est la voie difficile? C'est délier un joug [affranchir un esclave], ou nourrir, en un jour de famine, un orphelin proche parent, ou un pauvre dans le dénuement. » (90 : 12 – 16)
Ici la libération de l’esclave est bien prônée mais plus comme une contrition, un acte d’expiation que comme une chose à généraliser. Si tu veux suivre la voix difficile tu peux libérer un esclave, car cela coûte, mais rien ne t’oblige à suivre cette voix et Allah lui-même reconnaît qu’elle est difficile.
§ « Et que ceux qui n'ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu'à ce qu'Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. » (24 : 33)
Ici le maître est incité à libérer ses esclaves mais pas tous. Uniquement ceux en qui il a vu du bien, étant donné qu’il s’agit d’un maître musulman il est déjà inconcevable que cet esclave en qui il reconnait du bien ne soit pas musulman, ça ne correspondrait pas à la vision du bien donnée par Allah. En outre l’incitation à libérer est conditionnée par le « si ». Si le maître ne reconnait pas de bien en l’esclave, ou s’il ne veut pas en reconnaître par bêtise ou injustice, l’esclave n’a donc pas à être libéré.
Le coran et des hadiths sahih accréditent l’idée que la libération d’esclave est plus une pénitence pour réparer une faute qu’un but noble et à suivre (même si par honnêteté intellectuelle il faut reconnaître que certains d’entre eux se contentent d’appeler à libérer des esclaves pour plaire à Allah). En gros libérer un esclave est comme recevoir une amende lorsqu’on a contrevenu à une règle. C’est plus une punition pour prévenir les comportements à proscrire qu’une réelle incitation à la libération :
§ « Quiconque tue par erreur un croyant, qu'il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n'y renonce par charité. Mais si [le tué] appartenait à un peuple ennemi à vous et qu'il soit croyant, qu'on affranchisse alors un esclave croyant. S'il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu'on verse alors à sa famille le prix du sang et qu'on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n'en trouve pas les moyens, qu'il jeûne deux mois d'affilée pour être pardonné par Allah. » (4 : 92)
La libération de l’esclave vient comme punition d’une faute.
§ « Ceux qui comparent leurs femmes au dos de leurs mères puis reviennent sur ce qu'ils ont dit, doivent affranchir un esclave avant d'avoir aucun contact [conjugal] avec leur femme. C'est ce dont on vous exhorte. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (58 : 3)
La libération de l’esclave vient comme punition d’une faute.
§ « Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter. L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n'en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l'expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Et tenez à vos serments. Ainsi Allah vous explique Ses versets, afin que vous soyez reconnaissants! » (5 : 89)
La libération de l’esclave vient comme punition d’une faute.
§ « D’après Abu Huraira : Un homme vint voir le Prophète et lui dit : « Je suis damné ! » Le Prophète lui demanda : « Pourquoi ? » Il répondit : « J’ai eu des rapports charnels avec mon épouse pendant le jeûne (pendant le mois de Ramadan) ». Le Prophète lui répondit : « Affranchis un esclave (pour expier ta faute). » » (sahih Bukhari 5368)
La libération de l’esclave vient en punition d’une faute.
§ « Zâdan rapporte qu’ibn ‘Umar fit appeler un esclave qu’il possédait et remarqua qu’il avait une trace au dos alors il lui dit : « Est-ce que je t’ai fait mal ? » « Non », répondit l’esclave et ibn Umar de lui annoncer : « Je te déclare désormais libre. » Il ramassa ensuite quelque brin du sol, poursuivit Zâdân, et dit : « Son affranchissement ne me procure pas une rétribution serait-ce du poids de ce fétu. En fait, j’avais entendu le Messager d’Allah dire : « Quiconque frappe son esclave sans qu’il s’agisse d’une sanction pour une faute, ou le soufflette, doit expier son acte en l’affranchissant. » » (sahih Muslim 27 : 47)
La libération de l’esclave se fait en punition d’une faute. En l’occurrence la faute ici est de l’avoir frappé illégitimement. Par contre le hadith précise qu’il est autorisé de frapper un esclave légitimement et dans ce cas là il n’y a pas de faute commise.
§ « Quant à Ali, il dit : "Les femmes sont nombreuses, et vous pouvez facilement en changer une pour une autre. Demande à la jeune esclave, elle te dira la vérité." L'Apôtre appela donc Burayra pour l'interroger et Ali se leva et lui donna une violente correction en disant : " Dis la vérité à l'Apôtre. " » ( Ibn Ishaq)
§ « Mu’awiya ibn Suwayd rapporte qu’un homme ayant giflé une petite esclave qui lui appartenait, il lui dit : « Ne sais-tu pas qu’il est prohibé de frapper à la figure ? » Puis il ajouta : j’étais le septième parmi mes frères du vivant du Prophète, et nous n’avions comme esclave qu’une seule que l’un de nous gifla. Alors le Messager d’Allah nous ordonna de l’affranchir. » (sahih Muslim 27 : 52)
La libération de l’esclave se fait en punition d’une faute. Là encore la punition n’est pas pour avoir frappé mais bien pour avoir frappé de la mauvaise façon. La violence envers les esclaves en elle-même n’est pas proscrite. D’ailleurs pourquoi le serait-elle vu qu’ils sont des biens que l’on possède.
Ces derniers hadiths nous poussent à creuser sur le sujet dont l’islam enjoint aux croyants de traiter leurs esclaves. Certains arguent que l’esclavage musulman est un esclavage plus doux que celui auquel on a l’habitude de penser, cela ne change rien au fait que certains êtres humains sont iniquement détenus par d’autres êtres humains qui en ont fait leur propriété. Les tenants de cet « esclavage doux » s’appuient principalement sur le hadith suivant :
§ « Al-Ma'rur rapporte : À Ar-Rabadha, j'ai rencontré Abu Dhar qui portait un manteau, et son esclave portait également un manteau similaire. J'ai demandé pourquoi. Il a répondu : « J'ai abusé d'une personne en insultant sa mère de mauvais noms. » Le Prophète m'a dit : « Ô Abu Dhar ! L'avez-vous maltraité en appelant sa mère avec de mauvais noms Vous avez encore certaines caractéristiques de l'ignorance. Vos esclaves sont vos frères et Allah les a placés sous votre commandement. Ainsi, quiconque a un frère sous ses ordres doit le nourrir de ce qu'il mange et l'habiller de ce qu'il porte. Ne leur demandez pas (aux esclaves) de faire des choses au-delà de leurs capacités (pouvoir) et si vous le faites, aidez-les. " » (sahih Bukhari 30)
De ce hadith le droit musulman a conclu que les droits de l’esclave étaient d’être nourri et vêtu décemment et de ne pas avoir à supporter de tâches allant au-delà de ses capacités. Cela reste du bon sens, si l’on veut que l’esclave soit efficace il faut qu’il ne soit en état physique de travailler, d’où les vêtements et la nourriture. En ce qui concerne le fait de ne pas le faire travailler au-delà de ses capacités c’est là aussi logique car s’il s’épuise à la tâche il ne sera pas efficace bien longtemps et finira par dépérir. Certes on peut voir dans ce traitement une humanisation de l’esclave car il n’est pas traité de manière abusive, mais c’est aussi de la logique pour le conserver en état de travailler, et en définitive il demeure esclave. L’islam pousserait à un esclavage doux, mais quelle justice peut-il y avoir dans l’injustice ?
Il convient de préciser que rien n’interdit que des musulmans soient eux-mêmes esclaves comme en attestent le coran et des hadiths sahih :
§ « Et n'épousez pas les femmes associatrices tant qu'elles n'auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu'une associatrice même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d'épouses aux associateurs tant qu'ils n'auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu'un associateur même s'il vous enchante. Car ceux-là [les associateurs] invitent au Feu; tandis qu'Allah invite, de par Sa Grâce, au Paradis et au pardon Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu'ils se souviennent! » (2 : 221)
§ « Sa'îd ben Marjâna, le compagnon de 'Ali ben al-Husayn, dit: «Abu Hurayra m'a dit que le Prophète avait dit: "Quiconque affranchit un esclave musulman, Dieu lui sauvera du Feu pour chaque membre de l'esclave un de ses membres." «Alors je suis allé rapporter ce hadîth à 'Ali ibn Husayn qui, aussitôt, a choisi un esclave dont 'Abd Allâh ibn Ja'far lui a offert dix mille dirham ou mille dinâr et l'a affranchi.» (sahih Bukhari 2517)
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