lundi 29 avril 2024

III - 1.2) Le coran est altéré et il n'est pas unique

Allah dit dans le coran « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien » (15 : 9), mais cette déclaration est factuellement fausse. Au sein même de l’islam sunnite, en fonction des pays, ce n’est pas le même coran qui est lu. La révélation n’est descendue qu’une fois sur le prophète, chaque sourate n’existe donc initialement qu’en une version. Pourtant au Maghreb on lit la version warch du coran, en Libye la version qaloun, au Soudan la version ad-douri, au Moyen-Orient la version hafs,… Et ces variantes, toutes reconnues comme recevables par les plus hautes autorités de l’islam sunnite, ne diffèrent pas uniquement sur la manière de lire ou la ponctuation (ce qui serait compréhensible étant donné que le coran n’avait à la base pas de ponctuation) mais bien sur les mots et parfois même sur le sens.

Un simple exemple de modification liée à la lecture est la sourate 3 verset  146 : la version hafs commence par «  Combien de prophètes ont tué… » (qatala) alors que la version warsh commence par « Combien de prophètes furent tués… » (quoutila). La différence se fait sur l’accentuation des lettres qui donne deux mots différents ce qui a pour conséquence de totalement modifier le sens de la phrase. Une telle différence de lecture est logique sur un texte qui a été initialement écrit sans aucun point diacritique, car la langue arabe n’en avait pas, mais on ne peut nier que la révélation supposément faite par Allah au prophète devait être l’un de ces deux mots « qatala » ou « qoutila » au moment où il a entendu la sourate. Il y avait donc bien une révélation première qui n’a pas été protégée par Allah alors que dans le Coran même il se porte garant de son immuabilité. Cet exemple n’est qu’un parmi d’autres, plus de 5000 différences entre les versions hafs et warsh sont attestées (et il existe d’autres lectures également validées par les savants) dont certaines induisent des changements de sens. Mais il n’est pas besoin de 5000 différences pour en déduire que ce que prétend Allah dans le coran est faux, une seule suffit. Et que cette différence ait un impact ou non sur la compréhension ne change rien, le texte supposément inaltérable protégé par Allah a été altéré. On peut en tirer deux conclusions, soit le coran n’est pas un écrit divin mais humain, soit Allah est un menteur.

Pour rester dans le sujet de l’immuabilité du coran il existe un verset dont il est avéré, selon les sahih de Boukhari (6830) et Muslim (1691), qu’il existait dans le coran or il ne s’y trouve plus. Les hadiths rapportent que le Calife Omar Ibn Khattab a déclaré : « Certes, Allah a envoyé Muhammad porteur de la vérité et lui a révélé le Livre. Celui-ci comportait un verset instituant la lapidation. Nous l'avions lu et bien compris. Le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) avait lapidé et nous l'avons fait après lui. J'ai peur qu'avec le temps ne vienne un jour où des gens diront: nous ne trouvons pas la lapidation dans le livre d'Allah. Ils s'égareront alors en abandonnant une prescription édictée par Allah. Certes, la lapidation est prévue dans le livre d'Allah dans le cas de tout adultérin et de toute adultérine, pourvu de l'existence d'une preuve, d'un aveu ou d'une grossesse ». Au-delà du caractère ignoble de la lapidation, sur lequel je reviendrai plus tard, une telle allégation ne peut avoir que deux conséquences, soit elle est vraie et le coran a bien une sourate qui a disparu, il n’a donc pas été protégé par Allah, soit elle est fausse et les hadiths sont sujets à caution, mais alors comment faire le tri de ce qui est juste ou non ? A ceux qui diraient que ce hadith ne vient pas du prophète et que le hadith peut donc être vrai et qu’Omar a pu se tromper ou mentir il faut préciser que cette déclaration a été faite en public à une époque où les gens avaient côtoyé le prophète et étaient donc parfaitement au courant de la révélation, si le hadith ne remonte pas d’objection c’est que personne n’a objecté et que ce qu’il expose est vrai.

2 commentaires:

  1. L’argument selon lequel le Coran aurait été altéré et qu’il n’est pas unique repose sur une compréhension incomplète des variantes de récitation (Qira’at) et du processus de transmission du texte coranique. Ces variantes, comme les versions Hafs et Warsh que vous mentionnez, ne sont pas des altérations du Coran mais des modes de récitation validés par le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) lui-même. Chaque variante a été révélée dans un dialecte spécifique des tribus arabes de l’époque, répondant à une diversité linguistique tout en préservant l’unité du message.

    La différence que vous mentionnez dans la sourate 3, verset 146 (“qatala” versus “qutila”) est un exemple de cette diversité. Ces variantes n’altèrent pas le message central du Coran. En fait, elles enrichissent la compréhension des croyants en fournissant des nuances supplémentaires au texte, toutes issues de la même révélation divine. Le Coran est un texte multi-dimensionnel qui a été révélé pour s’adapter aux différents contextes linguistiques tout en conservant un message unifié et intact.

    En ce qui concerne la protection du Coran par Allah, il est important de comprendre que cette protection englobe la préservation de son message à travers les générations, et ce malgré les tentatives de déviation ou d’altération. Les milliers de variantes que vous mentionnez ne sont pas des contradictions, mais des facettes d’une révélation divine qui reste intacte dans son essence, son message, et ses enseignements.

    Quant au verset sur la lapidation mentionné dans les hadiths, il est essentiel de différencier entre le texte du Coran et les pratiques ou interprétations légales qui en découlent. Le hadith rapportant les paroles d’Omar Ibn Khattab concernant la lapidation ne suggère pas une altération du texte coranique, mais met en évidence l’importance de la Sunna dans l’application des lois islamiques. Le verset en question, selon certains savants, aurait pu être abrogé dans sa récitation mais non dans sa législation, une pratique connue sous le nom de “naskh” (abrogation) dans la science coranique.

    Enfin, le débat autour de l’authenticité des hadiths est bien connu, mais il est également bien encadré par les sciences du hadith. Le processus de vérification et de classification des hadiths (sahih, da’if, etc.) est rigoureux et permet de distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas. Le cas du hadith sur la lapidation ne remet pas en cause l’intégrité du Coran, mais illustre plutôt la complexité des relations entre le texte révélé et son interprétation légale.

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    1. Le “naskh” (abrogation) est, au mieux une erreur, au pire une supercherie.
      Admettre que des versés ont été remplacés ou supprimés, tout en gardant une valeur juridique, ne sert qu'à manipuler le Coran pour y introduire des bêtises comme la lapidation.
      La lapidation ne figure pas dans le Coran, elle est donc tous simplement caducs, dans l'hypothèse qu'elle ait un jour existé.
      le Coran rejette indirectement la lapidation, puisque une persone ne peux etre executé que si elle est coupable de meurtre (une vie pour une vie), mais la victime de la lapidation n'a pas comit de meurtre, elle est donc tué pour un acte qui n'a pas cause la mort, est ça dans le coran c'est plus qu'interdit.

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Sommaire

SOMMAIRE   INTRODUCTION  I – LA NOTION DE DIEU DEISTE 1-      Une solution de facilité 2-      L’existence d’un dieu n’est pas nécessaire 3-...