Le coran est censé être la parole d’Allah révélée aux hommes par l’entremise de son messager, or dans les faits il s’avère qu’un nombre important de ses versets sont en fait la reprise de propos talmudiques antérieurs. Le talmud n’est pas, pour les juifs, une révélation divine mais bel et bien une forme d’exégèse des textes bibliques, soit une réflexion humaine sur la révélation divine qu’ils déclarent avoir reçue. Trouver dans le coran des textes issus ou inspirés des révélations précédentes (ancien et nouveau testament) n’entrerait pas en conflit avec le concept du coran comme révélation divine car on pourrait concevoir qu’Allah reprend des révélations qu’il a déjà faites, mais ce n’est pas le cas si cette inspiration vient du talmud qui est un recueil de textes entièrement d’émanation humaine. Cet état de fait remet donc en cause la divinité même du texte coranique car on en trouve des sources dans des textes écrits par des hommes de chair et de sang. Ainsi, à titre d’exemple mais de manière non exhaustive, on peut citer les versets suivants et leur correspondance talmudique :
§ « C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. » (5 : 32)
« Si Dieu a créé un seul homme, c'est pour t'enseigner que quiconque détruit une seule vie (d'Israël) la Thora le considère comme s'il avait détruit le monde entier. Mais quiconque, sauve une seule vie (d'Israël) est considéré comme s'il avait sauvé le monde entier. (…) » (michna sanhedrin 4 : 5)
Cet exemple est d’autant plus parlant qu’ici Allah cite ses sources en parlant d’une révélation qu’il aurait faite au peuple d’Israël comme si ces mots étaient initialement de son émanation alors que dans les faits leur inspiration vient de réflexions écrites par des rabbins et non du texte biblique lui-même. Il semble donc logique de croire que le rédacteur humain du coran a confondu des textes humains juifs qu’il connaissait avec une révélation biblique et s’en est inspiré en précisant la source, ce qui met encore plus en lumière cette erreur.
§ « Ce jour-là, Nous scellerons leurs bouches, tandis que leurs mains Nous parleront et que leurs jambes témoigneront de ce qu'ils avaient accompli. » (36 : 65)
« Et le jour où les ennemis d'Allah seront rassemblés en masse vers le Feu... Puis on les poussera [dans sa direction]. Alors, quand ils y seront, leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu'ils œuvraient. » (41 : 19 – 20)
« Les membres mêmes d’un homme portent témoignage contre lui car il est dit : « Vous-mêmes êtes mes témoins dit le Seigneur » » (talmud taanith 11)
§ « Et les femmes divorcées doivent observer un délai d'attente de trois menstrues » (2 : 228)
« De même toutes les autres femmes ne doivent pas se fiancer ni se marier avec trois mois, qu’elles soient vierges ou non, divorcées ou veuves, mariées ou fiancées. » (michna yebamot 4.10D)
§ L’histoire du refus du Sheytan de se prosterner devant l’Homme à la demande de Dieu car lui était fait de feu et l’Homme d’argile, plusieurs fois citée dans le coran est inspirée de plusieurs textes talmudiques (bereshit rabba 8 et 10)
§ L’existence des sept cieux souvent cités dans le coran se retrouve initialement en chagigah 12b : « Il y a sept firmaments, et ils sont les suivants : Vilon, Rakia, Sheḥakim, Zevul, Ma'on, Makhon et Aravot. La Guemara continue d'expliquer le rôle de chaque firmament »
§ « Après que Caïn ait tué Abel, le corps gisait sur la terre, car Caïn ne savait pas comment s'en débarrasser. Alors le Saint, béni soit-Il, choisit deux oiseaux purs et fit que l'un d'eux tue l'autre. L'oiseau survivant a creusé la terre avec ses serres et a enterré sa victime. Caïn a appris de cela quoi faire. Il creusa une tombe et enterra Abel. » (midrash tanchuma berechit 10)
« Puis Allah envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit: «Malheur à moi! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère?» Il devint alors du nombre de ceux que ronge le remords. » (5 : 31)
§ « Teraḥ était un adorateur d’idoles [et un vendeur d’idoles]. Une fois, il partit quelque part et installa Abraham comme vendeur à sa place. Une personne viendrait chercher à acheter. Il [Abraham] lui disait : 'Quel âge as-tu ?' Il lui disait : 'Cinquante ou soixante ans.' Il lui disait : 'Malheur à cet homme qui a soixante ans et qui cherche à se prosterner.' lui-même devant quelque chose qui date d'un jour.» Il aurait honte et s'en irait. Une fois, une certaine femme est venue, portant à la main un plat de farine fine. Elle lui dit : « Tiens, offre-le-leur devant eux. » Il se leva, prit une massue à la main, brisa toutes les idoles et remit la massue dans la main de la plus grande d'entre elles. Quand son père arriva, il lui dit : « Qui leur a fait cela ? » Il lui dit : « Je ne te mentirai pas, une certaine femme arriva, portant à la main un plat de fine farine. Elle m'a dit : Tiens, offre-le-leur devant eux. Je l'ai proposé devant eux. Celui-ci [idole] a dit : Je mangerai d'abord, et un autre a dit : Je mangerai d'abord. Cette grande idole, qui se tenait parmi eux, s’est levée, a pris le club et les a brisés. » (bereshit rabba 38)
« En effet, Nous avons mis auparavant Abraham sur le droit chemin. Et Nous en avions bonne connaissance. Quand il dit à son père et à son peuple: «Que sont ces statues auxquelles vous vous attachez? » ils dirent: «Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant». Il dit: «Certainement, vous avez été, vous et vos ancêtres, dans un égarement évident». Ils dirent: «Viens-tu à nous avec la vérité ou plaisantes-tu?» Il dit: «Mais votre Seigneur est plutôt le Seigneur des cieux et de la terre, et c'est Lui qui les a créés. Et je suis un de ceux qui en témoignent. Et par Allah! Je ruserai certes contre vos idoles une fois que vous serez partis». Il les mit en pièces, hormis [la statue] la plus grande. Peut-être qu'ils reviendraient vers elle. Ils dirent: «Qui a fait cela à nos divinités? Il est certes parmi les injustes». (Certains) dirent: «Nous avons entendu un jeune homme médire d'elles; il s'appelle Abraham». Ils dirent: «Amenez-le sous les yeux des gens afin qu'ils puissent témoigner. » (Alors) ils dirent: «Est-ce toi qui as fait cela à nos divinités, Abraham?» Il dit: «C'est la plus grande d'entre elles que voici, qui l'a fait. Demandez-leur donc, si elles peuvent parler». (21 : 51 – 63)
La liste est encore longue de ce type de reprise de textes d’origine humaine ne se basant pas sur des éléments divins ou une révélation préalable et ajoutés dans le coran comme parole d’Allah ou éléments historiques, que ce soit chez les exégètes juifs, chrétiens, ou d’autres religions. Le fait de reprendre pour vrai ce qui n’est qu’histoires et inventions venues de réflexions humaines ne peut donc qu’abonder dans le sens d’un coran non divin mais humain. Le rédacteur du coran a cru que certaines réflexions religieuses et inventions théologiques étaient issues de révélations précédentes et les a inclus dans son texte en supposant que cela renforcerait l’aspect héritage des religions abrahamiques précédentes alors que ça ne fait que l’infirmer au contraire.
L’argument selon lequel le Coran aurait repris des écrits humains, notamment des textes talmudiques, et que cela remettrait en cause sa nature divine repose sur une compréhension incomplète de la révélation coranique et de la manière dont les textes sacrés interagissent avec les traditions antérieures.
RépondreSupprimerLe Coran se présente comme la parole finale et complète d’Allah, destinée à corriger et compléter les messages antérieurs envoyés par Dieu aux prophètes précédents. Ces messages comprennent les révélations faites à Moïse (Torah) et à Jésus (Évangile). Le Coran reconnaît explicitement les Écritures antérieures et se situe dans la continuité de la tradition abrahamique, affirmant qu’il vient confirmer ce qui a été révélé auparavant, tout en corrigeant les erreurs ou les distorsions qui ont pu être introduites dans les Écritures précédentes.
Il est donc naturel que certaines similitudes existent entre le Coran et les textes des traditions juives et chrétiennes, y compris des éléments du Talmud. Cependant, il est crucial de comprendre que ces similitudes ne signifient pas que le Coran “copie” des écrits humains. Au contraire, elles montrent que le Coran réaffirme, corrige ou donne une version finalisée de concepts qui étaient déjà partiellement présents dans les traditions religieuses précédentes.
Le verset que vous mentionnez, Coran 5:32, est un exemple typique. Ce verset réaffirme une loi morale importante qui avait déjà été communiquée aux Enfants d’Israël. La mention de ce principe dans le Coran sert à rappeler et à confirmer une vérité morale universelle, tout en intégrant cette règle dans le cadre plus large de la justice islamique.
En ce qui concerne l’histoire d’Abraham brisant les idoles, ou d’autres récits similaires, ces histoires existent sous différentes formes dans les traditions religieuses antérieures. Le Coran, en réintégrant ces récits, ne se contente pas de les répéter, mais les intègre dans un nouveau contexte théologique et spirituel, soulignant des enseignements spécifiques et des leçons morales pour les musulmans.
L’idée que le Coran aurait simplement “copié” des textes humains du Talmud ou d’autres sources repose sur une méconnaissance du rôle des révélations antérieures dans la tradition islamique. Le Coran n’est pas un plagiat des Écritures précédentes, mais une confirmation et une clarification des messages divins antérieurs, adaptés à la communauté finale de croyants.
Enfin, il est important de noter que les ressemblances entre certains versets du Coran et des textes talmudiques ne peuvent pas être simplement attribuées à un emprunt direct. Le Coran, selon la croyance islamique, est révélé par Allah, qui est la source de toute connaissance. Il est donc parfaitement logique que des vérités divines se retrouvent sous des formes variées dans différentes traditions religieuses, toutes ayant pour origine la même source divine. Les similitudes ne sont pas un signe de dépendance, mais de l’unicité du message divin à travers les âges.
En conclusion, les ressemblances entre le Coran et certains textes humains précédents, y compris le Talmud, ne remettent pas en cause la nature divine du Coran. Au contraire, elles soulignent la continuité du message divin et la mission du Coran de restaurer et de compléter les révélations antérieures pour l’humanité.