mardi 30 avril 2024

III - 1.1) Le coran est un livre incompréhensible

 Allah dans son Coran déclare qu’il en a fait « un livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran arabe pour des gens qui savent » (41 : 3) et que « C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur » (11 : 1). Cette affirmation va à l’encontre du ressenti même de quiconque ouvre et lit le Coran. Au-delà de la réflexion même que le coran se définit comme « livre » à une époque où il n’est que récitation, ce qui peut être vu comme une contrevérité, c’est un livre alambiqué, dont le contenu alterne les sujets de manière anarchique, dont les propos sont souvent peu clairs et imprécis et qui ne cesse, depuis 14 siècles d’existence, de susciter des controverses quant à ses interprétations. Bien entendu d’autres versets mettent en avant que la réflexion sur les versets du coran dépend de l’intelligence de ceux qui le lisent (« [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! » (38 : 29) ; « Telles sont les paraboles que Nous citons aux gens ; cependant, seuls les savants les comprennent. » (29 : 43)) mais en définitive même les « gens de science » ne s’entendent pas sur le sens des versets (et ce depuis 1400 ans) sinon alors pourquoi existeraient tant de courant différent dans l’Islam.

En outre, pour un texte se voulant universel et parfait en style et en sens, le fait de finalement, et selon l’aveu même de son texte, n’être compréhensible que par les savants est une contradiction interne et un aveu de son caractère imparfait. L’émanation d’un Dieu parfait ne peut être que parfaite et donc une parole parfaite doit être parfaitement compréhensible par tous. Ce qui n’est pas le cas car même les plus doctes savants de l’islam sont en désaccord sur certains points, et pourtant selon les mots du coran, « Allah a fait descendre vers vous un rappel, un Messager qui vous récite les versets d'Allah comme preuves claires, afin de faire sortir ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres des ténèbres à la lumière. » (65 : 10 – 11)

Il convient de rajouter qu’une bonne partie des textes coraniques (jusqu’à 20% selon certains, est tout bonnement incompréhensible même par les plus grands savants) à commencer par les lettres coupées que l’on trouve au début de certaines sourates (par exemple Alif Lam Mim). En outre beaucoup de versets sont soit ambigus soit totalement hermétiques à la compréhension et doivent être analysés d’une façon approximative. Aux lettres coupées s’ajoutent les termes étrangers qui n’ont pas de signification en arabe, les versets aux sens totalement ambigus, les fautes d’orthographe, les erreurs dans le sens des mots, les erreurs grammaticales et d’autres aspects mis en avant même par des docteurs musulmans. Je ne peux particulièrement développer ces éléments n’étant moi-même ni arabophone ni linguiste mais le fait est que ces problèmes existent et contredisent l’idée même de coran parfait (je t’encourage à te renseigner à ce sujet en cherchant des documents et analyses sur internet). En effet un livre parfait ne peut contenir ne serait-ce qu’une seule erreur, ce qui n’est pas le cas dans le Coran. Et quand bien même toutes ces erreurs n’en seraient pas, ce seraient l’expression en langue parfaite de la parole toute aussi parfaite d’Allah, le fait que cette expression soit en partie incompréhensible ou sujette à fortes ambiguïtés est une preuve que ce texte n’est pas une révélation divine.

La notion de texte parfait implique que le texte en lui-même le soit, mais également que sa compréhension le soit, sinon la révélation n’a aucun intérêt. Pourquoi Allah aurait révélé un texte dont une partie échappe à l’entendement des hommes, cela signifie qu’une partie du coran est inutile ? L’argument opposé par certains diront que ce que l’homme ignore Allah le sait et que sa parole reste parfaite car lui la comprend. Mais le coran est une parole faite pour guider l’humain, si l’humain ne la comprend pas ou est sujet à des divergences profondes quant à son sens la perfection de cette parole est remise en cause. Et pourtant Allah déclare bien lui-même que « les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l' accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. » (3 : 7). C’est donc un texte qui est fait pour guider mais dont l’auteur lui-même affirme que tout n’y est pas compréhensible. Ainsi le coran ne peut être qualifié de livre parfait car il ne parvient pas à atteindre son but, c'est-à-dire faire comprendre aux gens la parole divine.

Un autre aspect de la perfection du coran est qu’il est considéré comme un livre complet, seulement un croyant ne peut accomplir sa religion à l’aide des révélations du coran seul. Les hadiths sont essentiels pour savoir par exemple comment faire sa prière, ses ablutions, le ramadan, le pèlerinage et bien d’autres éléments. Sur cela les indications du coran sont parcellaires et imprécises, le musulman, en se référant seulement au coran, n’est donc pas en mesure de remplir ses obligations religieuses. Il faut également ajouter que certains textes du coran sont incompréhensibles sans se référer aux hadiths qui donnent un contexte, ainsi quand il est fait référence à Zayd concernant le mariage avec Zaynab (33 : 37) ou quand Abou Lahab et sa femme sont maudits (sourate 111) il n’est pas possible de comprendre ce dont parle le coran sans se référer aux hadiths. Cela fait du coran un livre par essence incomplet. Les hadiths prophétiques sont donc un complément indispensable à la pratique du rite, mais ce faisant leur existence même contredit la supposée perfection du texte coranique. A cela il faut ajouter que le coran ne peut fonctionner sans les hadiths, le musulman est donc obligé de les accepter comme faisant partie de sa religion, mais les hadiths sont souvent sujets à doute, même dans les sahihs certains peuvent se révéler faux. Cependant il n’y a aucun moyen de s’assurer de leur véracité absolue. Ainsi pour suivre sa religion et comprendre son texte le croyant doit accepter par principe certains textes potentiellement erronés. Cet état de fait a deux conséquences :

-          Le croyant peut suivre des innovations et des rites humains en croyant suivre la religion.

-          Le croyant est obligé de suivre les hadiths sahihs et, même s’il estime que certains sont erronés et probablement faux, il ne peut s’en défaire car cela reviendrait à jeter le doute sur la véracité de l’ensemble des hadiths issus de la même méthodologie et ainsi se retrouver dans l’impossibilité de pratiquer sa religion.

Si l’on en revient à la base soit Allah a révélé un texte qui est, dans les faits, insuffisant pour pratiquer sa religion, soit il a prévu que celui-ci serait supporté par la sunna mais cela n’en fait plus un texte parfait et de plus cela voudrait dire qu’Allah a échoué dans sa tentative de nous délivrer un message pur et de protéger sa religion car une bonne partie des hadiths peut être remise en cause, même les savants musulmans le disent, sans que l’on puisse déterminer lesquels sont à garder et lesquels sont à bannir. En définitive dans les deux cas la révélation divine s’est donc avérée incapable d’accomplir ce pour quoi elle est descendue.

2 commentaires:

  1. Voici une version directe que vous pouvez envoyer :

    L’argument selon lequel le Coran serait incompréhensible repose sur une mauvaise compréhension de la nature du texte coranique. Le Coran reconnaît lui-même qu’il contient des versets clairs et d’autres nécessitant une réflexion plus profonde :

    “C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque : ce sont les bases du Livre ; et d’autres versets sont susceptibles de plusieurs interprétations” Coran 3:7.

    La profondeur du Coran est une invitation à la réflexion et à l’étude, et non un défaut. Les lettres coupées (Alif Lam Mim, etc.) rappellent les limites de notre connaissance par rapport à la sagesse divine. Quant aux accusations d’erreurs linguistiques, elles ont été largement réfutées par les érudits.

    Le Coran est complémentaire à la Sunna du Prophète (paix et bénédictions sur lui), qui en est l’application pratique. Cette relation ne montre pas une imperfection, mais une méthodologie divine pour assurer une guidance complète, tant théorique que pratique :

    “En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre]” Coran 33:21.

    La diversité des interprétations du Coran est une richesse, permettant au texte de rester pertinent à travers les âges. Cette pluralité n’est pas une faiblesse, mais une preuve de la vitalité et de l’universalité du message coranique.

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  2. (Mon commentaire était trop long j'ai simplifié avec l'ia)

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Sommaire

SOMMAIRE   INTRODUCTION  I – LA NOTION DE DIEU DEISTE 1-      Une solution de facilité 2-      L’existence d’un dieu n’est pas nécessaire 3-...