Le coran est contradictoire à propos de la foi. Comme nous l’avons vu certains versets affirment que l’homme a son libre arbitre et d’autres que c’est Allah qui fait croire ou mécroire qui il veut et que sans son autorisation nul n’est autorisé à croire. Les multiples arguments que nous avons vu sur tous les sujets précédents rendent légitiment qu’au moins quelques doutes par rapport à la véracité de l’islam traversent parfois l’esprit du croyant, et il est logique que certains de ces croyants finissent par apostasier. Mais la réponse de l’islam à l’apostasie est la peine de mort. Ainsi la liberté de conscience est impossible en islam, soit tu es d’accord soit tu risques ta vie (en tout cas selon les normes légales). La peine de l’apostasie est mise en avant dans le verset où Moïse accompagne El Khidr pour apprendre des connaissances qu’Allah avait donné à ce dernier et que Moïse ne possédait pas. El Khidr, qui agit donc en accord avec la sagesse d’Allah réalise plusieurs actions que Moïse ne comprend pas en premier lieu et qui lui sont ensuite expliquées comme logiques et répondant à la sagesse d’Allah. Parmi ces actions se trouve celle-ci : « Puis ils partirent tous deux; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l'homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit: «As-tu tué un être innocent, qui n'a tué personne? Tu as commis certes, une chose affreuse!» (18 : 74). Finalement El-Khidr finit par expliquer la sagesse derrière ce meurtre à un Moïse qui avait été scandalisé : « Quant au garçon, ses père et mère étaient des croyants; nous avons craint qu'il ne leur imposât la rébellion et la mécréance. Nous avons donc voulu que leur Seigneur leur accordât en échange un autre plus pur et plus affectueux. » ( 18 : 80 – 81).
Ainsi, au-delà de l’horreur même qu’il peut y avoir à tuer un enfant innocent, on peut lire la peine de mort pour l’apostat dans ces versets, ainsi que sa justification. Il y a même une condamnation à priori pour un « crime » non encore commis. L’enfant méritait la mort car étant né de parents croyants, et donc croyant lui-même, il aurait pu devenir mécréant et pousser ses parents vers la mécréance. Pour un tel acte supposé il devait donc mourir car le mécréant peut répandre sa mécréance chez les autres croyants, ce qui est odieux à Allah. Ainsi on peut voir que la parole d’Allah criminalise le crime d’opinion et le sanctionne, dans ce cas, par la mort. Il faut préciser que certains autres passages du coran indiquent que le rôle de Mohammed n’est que de transmettre le message et pas de châtier ceux qui s’en détournent, mais le fait de trouver une affirmation et son contraire dans le coran n’est qu’un indice de sa nature humaine contradictoire. De plus le fait que par moment il soit dit d’uniquement transmettre sans sanctionner n’oblitère pas le fait qu’ailleurs il est écrit que la mort est la juste rétribution de l’apostasie.
Que les mécréants et les apostats soient châtiés par l’enfer éternel dans le dogme islamique est « compréhensible », après tout ils n’accordent pas foi en Allah, mais le fait que cette sanction soit doublée d’une peine de mort bien réelle est éthiquement bien moins acceptable.
Cette peine de mort est confirmée par des hadiths sahih :
§ « Narré par Ikrima: Ali brûla quelques personnes et cette nouvelle arriva à Ibn 'Abbas qui dit: "Si j'avais été en ce lieu je ne les aurais pas brûlés, car le Prophète a dit: "Ne punissez (quiconque) avec le Châtiment d'Allah." Sans aucun doute, je les aurais tués, car le Prophète a dit: "Si quelqu'un (un musulman) rejette sa religion, tuez-le." » (sahih Bukhari 3017)
§ « Narré 'Abdullah: L'Apôtre d'Allah a dit: "Le sang d'un musulman qui confesse que nul n'a le droit d'être adoré à part Allah et que je suis son Apôtre ne peut être versé que dans trois cas: En châtiment pour un meurtre, une personne mariée qui a des relations sexuelles illégales et celui qui renonce à l'islam (l'apostat) et laisse les musulmans (ne fait plus partie de la communauté)." (Sahih Bukhari 6878)
§ « Narré par 'Ali: Quand je vous raconte un récit de l'Apôtre d'Allah, par Allah, je préfèrerais tomber du ciel que vous raconter une fausseté, mais si je vous raconte quelque chose entre vous et moi (ce n'est pas un hadith) c'est alors en effet une tromperie (c'est-à-dire que je peux dire des choses pour tromper mon ennemi). Ne doutez pas que j'ai entendu l'Apôtre d'Allah dire: "Durant les derniers jours apparaîtront quelques jeunes gens stupides qui diront les meilleures paroles mais leur foi n'ira pas au-delà de leur gorge (c'est-à-dire: ils n'auront pas la foi) et iront (quitter) leur religion comme une flèche sort du jeu. Ainsi, où que ce soit que vous les trouviez, tuez-les, car quiconque les tue sera récompensé le Jour du Jugement Dernier." » (sahih Bukhari 6930)
§ « "L'apôtre a instruit ses commandeurs quand ils entraient dans la Mecque de ne combattre que ceux qui leur résistaient, excepté un petit nombre qui devaient être tués même s'ils étaient trouvés derrière les rideaux de la Ka'ba. Parmi eux se trouvait 'Abdullah Sa'd, frère de B. Amir Luayy. La raison pour laquelle il ordonna qu'il fut tué était qu'il avait été musulman et écrivait de temps en temps la révélation; puis il apostasia et retourna aux Quraïch [la Mecque] et fuit chez Othman Affan dont il était le frère de lait. Ce dernier le cacha jusqu'à ce qu'il l'amène à l'apôtre après que la situation à la Mecque se calma, et lui demanda que l'immunité lui fut accordée. Ils disent que l'apôtre est resté silencieux pendant un long moment jusqu'à ce qu'il dise oui [garantissant à Abdullah l'immunité de l'exécution]. Quand Othman était parti, il [Mohammed] dit à ses compagnons qui étaient assis autour de lui: "J'étais resté silencieux pour que l'un de vous puisse se lever et lui arracher la tête!" L'un des Ansar dit: "Pourquoi ne nous as-tu donné de signe, alors, Ô apôtre de Dieu?" Il répondit qu'un prophète ne tue pas en pointant [du doigt]. » (sira Ibn Ishaq)
§ « 'Abdallah (b. Mas'ud) rapporta que le Messager d'Allah (paix soit sur lui) a dit: Il n'est permis de prendre la vie d'un musulman qui porte témoignage (du fait qu'il n'y ait de dieu qu'Allah, que je suis le Messager d'Allah), que dans l'un de ces trois cas: la personne mariée adultère, une vie pour une vie, et le déserteur de son Din (l'islam), abandonnant la communauté. » (sahih Muslim 28 : 34)
Il est donc clair que le crime de mécréance, après avoir cru en l’islam, est puni de mort. Allah est intolérant et inique à ce sujet comme sur beaucoup d’autres, d’autant que comme mentionné précédemment il guide qui il veut et il égare qui il veut selon ses propres termes. Allah condamne donc à mort pour mécréance des gens qu’il n’a lui-même pas guidé sur la voie de la croyance. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître que certains hadiths témoignent que des apostats ont été épargnés de cette peine, mais cela ne rend pas pour autant la sanction inapplicable, c’est plutôt de l’ordre de la grâce exceptionnelle due au bon vouloir de Mohammed.
Cet état de fait est également contradictoire avec l’une des autres choses détestées par Allah, l’hypocrisie (par exemple : « Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: «Nous attestons que tu es certes le Messager d'Allah» Allah sait que tu es vraiment Son messager; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs. » (63 : 1) et « O Prophète, lutte contre les mécréants et les hypocrites, et sois rude avec eux; l'Enfer sera leur refuge, et quelle mauvaise destination! » (9 : 73)). Mais si Allah menace de mort les apostats il est normal que ceux-ci dissimulent leur apostasie en se faisant passer pour croyants, car dans le cas contraire ils encourent le risque d’être mis à mort. Allah qui dit détester l’hypocrisie est donc, par ses règles, le principal créateur des hypocrites. En effet, s’ils n’avaient rien à y perdre pourquoi des gens feraient-ils semblant d’être musulmans alors qu’ils ne le sont pas ? Ce simple exemple est un nouvel élément mettant en avant l’impossibilité de la perfection du texte coranique car c’est une erreur logique incompréhensible de la part d’un Dieu parfait et omniscient.
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