Plus encore que le paradis peut-être l’enfer est décrit à répétition dans le paradis, avec force détails et une imagination débordante dans l’horreur de ce que l’on peut faire subir à l’être humain.
Avant de nous attarder sur le sadisme de ces punitions il faut revenir sur la notion même d’enfer. Je ne doute certes pas que certaines personnes ont commis sur terre des choses innommables et tellement affreuse qu’on ne peut leur pardonner. Mais il faut toutefois mettre en perspective le caractère temporel d’une vie humaine face à l’éternité de la punition. Comment en toute justice peut-on punir quelqu’un éternellement pour une chose qui s’inscrit dans une durée déterminée. En outre il pourrait être possible de comprendre que la punition puisse être extrêmement longue pour des violeurs d’enfant par exemple, des génocidaires, des gens qui ont fait des choses affreuses. Mais dans l’enfer d’Allah les gens qui seront les plus punis seront les hypocrites. Des gens qui faisaient semblant de croire en Allah mais qui n’étaient pas sincères. Donc la punition la plus terrible sera pour des gens qui ont commis un délit d’opinion, sans même en plus l’avoir mis en pratique en apostasiant et prenant fait et cause contre l’islam. Les personnes les plus sévèrement châtiées, sans même un espoir de pardon divin, devant les cannibales et les tortionnaires de bébés, seront des gens qui ont commis pour seul délit celui de ne pas croire, quel que chose qui ne dépend même pas d’eux en définitive car la foi ne se commande pas et en plus selon les propos mêmes du coran Allah guide et égare qui il veut.
Allah n’a donc, malgré toute la miséricorde qu’il professe, aucune compassion pour quelqu’un qui a pensé autre chose que ce que lui estime juste. Une personne sur terre punissant de manière immodérée quelqu’un juste pour le crime de ne pas l’aimer ou de ne pas lui accorder suffisamment d’importance serait vue à juste titre comme un tyran odieux, ou un enfant de trois ans, immature, voulant attirer l’attention de sa mère. Mais cet individu, aux réactions si ignobles, est selon le coran le dieu omniscient et omnipotent qui nous a créés et qu’il faut admirer, révérer et remercier, très peu pour moi.
Mais voyons donc à quoi seront soumis ces horribles personnes qui ont commis des vices horribles comme ne pas être d’accord, entrer aux toilettes du pied gauche, avoir une goutte d’urine sur son caleçon, manger de la main gauche ou encore boire debout ?
« Quant aux coupables, ils demeureront éternellement dans le châtiment de l’Enfer, qui ne leur sera jamais diminué, et où ils seront voués au désespoir. Nous ne les avons point lésés : ils se sont plutôt fait du tort à eux-mêmes. Et ils crieront : « Ô Malik ! Que ton Seigneur nous achève ! » Mais il dira: « Vous êtes ici à jamais. » Certes, Nous vous avons apporté la vérité; mais la plupart d’entre vous détestent la vérité. » (43 : 74-78)
« Certes, ceux qui ne croient pas en Nos révélations, Nous les ferons entrer dans le Feu. Chaque fois que leur peau se sera consumée, Nous leur en donnerons une autre en échange, afin qu’ils goûtent au châtiment. Certes, Dieu est Puissant et Sage. » (4 : 56)
« Et il leur sera versé sur la tête, (en Enfer), un liquide bouillant qui fera fondre leurs entrailles et leur peau. » (22 : 19-20).
« Au Jour de la Résurrection, Nous les rassemblerons tous en les traînant sur leur visage, aveugles, muets et sourds. L’Enfer sera leur demeure ; chaque fois que son feu s’affaiblit, Nous en accroissons l’ardeur. » (17 : 97)
« Et ce jour-là, tu verras les coupables, enchaînés les uns aux autres, leurs tuniques seront de goudron et le feu couvrira leurs visages. (Tout cela) afin qu'Allah rétribue chaque âme de ce qu'elle aura acquis. Certes Allah est prompt dans Ses comptes. » (14 : 49 – 51)
« Si [seulement] les mécréants connaissaient le moment où ils ne pourront empêcher le feu de leurs visages ni de leurs dos, et où ils ne seront point secourus. Mais non, cela leur viendra subitement et ils seront alors stupéfaits; ils ne pourront pas le repousser et on ne leur donnera pas de répit. » (21 : 39 – 40)
Comment un Dieu plein de bonté et de miséricorde peut-il faire preuve d’autant de sadisme dans sa punition ? La question de sa prétendue bonté et des sa miséricorde ne peut que se poser face à une telle horreur, d’autant plus que les menaces d’enfer et les descriptions des châtiments et des péchés qui y conduisent sont l’une des thématiques majeures du coran. Allah est obsédé par la punition qu’il infligera à ceux qui transgresse ses lois, même par la pensée. La présence obsédante de telles thématiques a un effet puissant sur le cerveau et l’endoctrinement : ceux à qui on répète inlassablement, et qui récitent plusieurs fois par jours depuis l’enfance lors de leurs prières, les punitions atroces auxquelles seront soumis les transgresseurs les intègrent comme véridiques et en restent terrifiés à vie. La peur de l’enfer est bien souvent une peur d’enfance qui ne quitte jamais réellement l’adulte et elle est si bien implantée que le croyant la craint en permanence, même lorsqu’il n’y pense pas. Le rédacteur du coran a ainsi trouvé la meilleur manière de conserver les individus soumis et obéissants, non par la menace directe mais l’auto-persuasion. Ils sont devenus eux-mêmes leurs propres geôliers en laissant ces punitions gangréner leur conscience, leur imaginaire, leur cerveau par leur horreur et leur réflexion, leur moralité même en est altérée. On peut en venir à accepter ce qu’on ne cautionne pas au fond tout simplement parce qu’Allah le veut, que contredire Allah est la porte de la mécréance et que la mécréance mène à l’enfer.
D’ailleurs il serait intéressant de savoir combien de musulmans agissent en obéissance au dogme parce qu’ils aiment Allah et combien parce qu’ils craignent l’enfer. Un dieu omnipotent n’aurait-il pas pu trouver une manière plus noble de faire adhérer ses créatures à sa volonté. Il est parfois dit que la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas, on pourrait dire que la plus grande ruse de Dieu est de faire croire que le diable et son enfer existent.
L’argument selon lequel l’enfer décrit dans le Coran serait une “prison mentale” destinée à soumettre et endoctriner les croyants repose sur une compréhension limitée de la justice divine et de la nature du châtiment dans l’Islam. Cette critique ignore les dimensions spirituelles et morales de l’enfer, ainsi que le rôle qu’il joue dans la justice et la miséricorde divines.
RépondreSupprimerL’enfer, tel que décrit dans le Coran, est un lieu de châtiment destiné à ceux qui, en toute connaissance de cause, rejettent délibérément la vérité et commettent des actes de grande injustice. Les descriptions graphiques et intenses de l’enfer dans le Coran ne sont pas là pour satisfaire un sadisme divin, mais pour rappeler la gravité des conséquences de la mécréance et de l’injustice. Ces images sont destinées à réveiller les consciences et à inciter les gens à réfléchir sur leurs actions, leur foi, et leur relation avec Allah.
La question de la disproportion entre la durée de la vie humaine et l’éternité du châtiment est souvent soulevée, mais elle doit être comprise à la lumière de la justice divine, qui est au-delà de la simple équivalence mathématique entre le temps et la punition. Le Coran enseigne que ceux qui persistent dans l’injustice et la mécréance, malgré les avertissements divins, choisissent par leurs actions un état de rébellion contre la vérité. L’éternité de l’enfer est la conséquence de ce choix de vivre dans une opposition perpétuelle à Allah.
Quant à la punition des hypocrites, il est important de comprendre que l’hypocrisie en Islam n’est pas simplement une divergence d’opinion ou un manque de foi passager. C’est un état de duplicité intentionnelle où l’on feint la foi tout en s’opposant activement à Allah et à Ses messagers. Les hypocrites représentent un danger moral et social grave, car leur façade de foi cache souvent des actions qui s’opposent aux principes de justice, de miséricorde et de vérité. Leur punition, bien que sévère, est proportionnelle à la gravité de leur trahison envers la communauté des croyants et envers Allah.
La peur de l’enfer est une réalité dans la vie des croyants, mais elle n’est pas une prison mentale. Au contraire, elle sert de rappel constant de l’importance de vivre une vie juste et moralement droite. La peur de l’enfer, couplée à l’amour pour Allah et l’espoir en Sa miséricorde, crée un équilibre spirituel qui guide les croyants vers la droiture. L’Islam ne prône pas un endoctrinement basé sur la peur, mais un chemin de foi qui encourage à la fois l’amour, la crainte révérencielle, et l’espoir.
Le Coran rappelle que la miséricorde d’Allah précède Sa colère, et qu’il est toujours possible de se repentir et de revenir sur le droit chemin avant la mort. Le message principal est celui de la miséricorde et de la possibilité de rédemption pour ceux qui cherchent sincèrement à se rapprocher de Dieu. L’enfer est une réalité pour ceux qui rejettent cette miséricorde, mais il n’est pas le seul aspect de la justice divine.
En conclusion, l’enfer dans l’Islam n’est pas une prison mentale, mais une réalité spirituelle qui souligne la justice et la souveraineté d’Allah. Il rappelle la gravité des choix que font les individus et leur responsabilité morale dans cette vie. Le véritable objectif n’est pas de maintenir les croyants dans la peur, mais de les guider vers une vie de foi, de justice, et de compassion, tout en leur rappelant les conséquences de l’injustice et de la mécréance.