mardi 2 avril 2024

III - 3.11) Mohammed était un gourou

Une sentence couramment énoncée affirme que les religions ne sont que des sectes qui ont réussi, et je pense avoir apporté des preuves du comportement sectaire imposé par les textes de l’islam à ses adeptes, mais un autre élément important du fonctionnement d’une secte est la figure du gourou qui s’octroie nombre d’avantages que les autres n’ont pas. A cet égard aussi la figure de Mohammed, telle que rapportée par la tradition, est symptomatique. Comment croire qu’un prophète du seul dieu, qui se revendique comme juste, puisse se comporter de manière à se faciliter la vie et s’octroyer des droits que les autres croyants n’ont pas ?

§  A la différence des croyants qui ne sont autorisés à n’épouser « que » quatre femmes, Mohammed a eu lui onze épouses. Ce simple fait, souvent justifié par des raisons religieuses ou juridiques, n’en demeure pas moins un exemple des libertés que pouvait prendre Mohammed avec la règle qui s’appliquait aux autres. Le verset suivant, spécialement adressé au prophète dresse la liste exhaustive des femmes qu’il a le droit d’épouser, ce qui signifie en y réfléchissant que dans son message à l’humanité Allah a pris le temps de notifier avec qui ou non son prophète pouvait avoir des relations sexuelles. Cela ressemble fortement à ce que ferait un gourou pour s’arroger des droits supplémentaires :

« Ô Prophète! Nous t'avons rendu licites tes épouses à qui tu as donné leur mahr (dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu'Allah t'a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles, - celles qui avaient émigré en ta compagnie -, ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à se marier avec elle: c'est là un privilège pour toi, à l'exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que Nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu'ils possèdent, afin qu'il n'y eût donc point de blâme contre toi. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (33 : 50)

Dans ce verset, outre les règles maritales s’appliquant à tous les croyants et les esclaves que nous avons déjà vue, se trouve une catégorie spéciale, juste destinée au prophète : celle de toute femme croyante si elle fait don de sa personne au prophète. Cette phrase, dans les faits, autorise Mohammed à avoir des relations « conjugales » avec n’importe quelle musulmane, sans lui payer de dot, à partir du moment où les deux sont d’accord. Ce qui s’apparenterait pour un autre musulman à de la fornication est ici entièrement autorisé pour lui ainsi que le précisent les termes « c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants ». Mohammed est donc libre de coucher avec n’importe quelle femme de la communauté qui le désire, sachant que son statut de prophète d’Allah en fait par définition un homme désirable. Quelle différence en cela avec le comportement d’un gourou de n’importe quelle secte ? Il s’octroie des privilèges sexuels sur la communauté.

Aicha elle-même se montre très agacée par cette prérogative, dont elle confirme de fait la pratique par Mohammed, et soupçonneuse à l’égard du côté « arrangeant » de cette révélation :

« Aïcha a raconté : J'avais l'habitude de mépriser ces dames qui s'étaient données au Messager d'Allah et je disais : « Une dame peut-elle se donner à un homme ? Mais quand Allah a révélé : "Tu fais attendre qui tu veux d'entre elles, et tu héberges chez toi qui tu veux. Puis il ne t'est fait aucun grief si tu invites chez toi l'une de celles que tu avais écartées. Voilà ce qui est le plus propre à les réjouir, à leur éviter tout chagrin et à leur faire accepter de bon coeur ce que tu leur as donné à toutes. Allah sait, cependant, ce qui est en vos coeurs. Et Allah est Omniscient et Indulgent.' (sourate 33 v51) J'ai dit (au Prophète), "Je sens que ton Seigneur s'empresse d'accomplir tes souhaits et tes désirs." » (sahih Bukhari 4788)

Il est donc avéré que Mohammed couchait avec des femmes qui s’offraient à lui, en dehors de ses épouses officielles et de ses esclaves, et avait justifié cette pratique par la révélation coranique de son droit exclusif de le faire sous couvert de mariage, un beau comportement de gourou en somme.

§  Mohammed a fait divorcer son fils adoptif pour épouser sa femme car elle lui plaisait. Là encore la révélation coranique remplit, sous prétexte d’autoriser quelque chose aux croyants, quelque chose qui convenait surtout à Mohammed :

 

« Quand tu disais à celui qu'Allah avait comblé de bienfait, tout comme toi-même l'avais comblé: «Garde pour toi ton épouse et crains Allah», et tu cachais en ton âme ce qu'Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d'Allah doit être exécuté. » (33 : 37)

 

Le fait de justifier cela comme une permission faite aux croyants est assez ridicule car c’est une situation qui correspondait à la volonté de Mohammed plus qu’à une problématique rencontrée par les hommes en général. En effet qui souhaite se marier avec la femme de son fils adoptif ? Généralement personne pour des raisons facilement compréhensibles. De plus ce verset a une portée limitée car dans la même sourate, quelques lignes avant, Allah a interdit l’adoption et nié la paternité de Mohammed sur Zaid alors que celui-ci avait bien pris pour nom auparavant Zaid Ibn Mohamed, avant de changer à ce moment-là pour redevenir Zaid ibn Haritha) :

 

« Allah n'a pas placé à l'homme deux cœurs dans sa poitrine. Il n'a point assimilé à vos mères vos épouses [à qui vous dites en les répudiant]: «Tu es [aussi illicite] pour moi que le dos de ma mère». Il n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos [qui sortent] de votre bouche. Mais Allah dit la vérité et c'est Lui qui met [l'homme] dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères: c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux. » (33 : 4 – 5)

 

« Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient. » (33 : 40)

 

Donc les croyants sont autorisés à épouser les femmes de leurs fils adoptifs, et le coran précise bien « les croyants » mais dans la même sourate l’adoption est abrogée. Donc le seul individu concerné, dans toute l’histoire de l’humanité et malgré la volonté de créer une règle pour l’ensemble des croyants, a été Mohammed. Et justement Mohammed voulait épouser la fille de Zaid, son fils adoptif. La règle coranique tombe parfaitement à propos et ne pourra plus jamais avoir d’autre utilisation pour quelqu’un d’autre. A croire que ça a été fait exprès pour répondre aux désirs de Mohammed.

 

Nous avons déjà parlé du fait que cette histoire coranique n’est pas compréhensible si l’on n’a pas d’explication venue des hadith car rien ne dit qui est Zaid dans le texte, ce qui prouve que le coran ne se suffit à lui-même et qu’il n’est donc pas complet.

 

§  Un autre exemple d’exception que Mohammed s’octroyait selon son bon vouloir mais qu’il refusait aux autres a été la limitation des droits au mariage d’Ali à une seule femme : sa fille Fatima.

 

« Al-Miswar bin Makhrama a rapporté : J'ai entendu l'Apôtre d'Allah qui était sur la chaire dire : « Banu Hisham bin Al-Mughira m'a demandé de leur permettre de marier leur fille à Ali bin Abu Talib, mais je ne donne pas la permission, et je ne la donnerai que si ' Ali bin Abi Talib divorce de ma fille pour épouser leur fille, parce que Fatima fait partie de mon corps, et je déteste ce qu'elle déteste voir, et ce qui la blesse, me blesse." » (sahih Bukhari 5230)

 

Ainsi Mohammed, parce qu’il est touché personnellement et que cela fait du mal à sa fille adorée, refuse à un croyant un droit qui lui est pourtant accordé par Allah. Le croyant n’a pas besoin de l’autorisation de son épouse pour prendre une coépouse, et n’a pas à divorcer d’elle si elle n’est pas d’accord. Or en ce qui concerne sa fille Fatima, Mohammed n’a pas accepté cette situation parce que ça la ferait souffrir (ce qui au passage montre qu’il était conscient de l’iniquité de la situation de polygamie mais que cela lui importait peu tant qu’il n’était pas atteint lui-même). Là encore on peut voir de sa part une adaptation des règles divines décrétées par Allah pour convenir à ses désirs propres, ce comportement de création d’exception est typique d’un gourou.

 

§  Mohammed s’arroge un droit sans équivalent sur les croyants, il exige d’eux qu’ils l’aiment plus que tout et il en a même fait une révélation divine. C’est une dérive également opérée par les gourous pour garantir la fidélité et l’obéissance de leurs fidèles.

 

« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. » (33 : 6)

 

Ainsi les croyants sont amenés à comprendre que tout ce que Mohammed exige d’eux est impératif et qu’ils n’ont pas à remettre en cause quelque décision que ce soit même si cela les concerne au premier chef. Ainsi le hadith de la discussion à ce propos entre Omar et Mohammed est explicite :

 

« Abdullah ibn Hisham a rapporté : Nous étions avec le Messager d'Allah, que la paix et la bénédiction soient sur lui, et il tenait la main d'Umar ibn al-Khattab. Umar lui dit : « Ô Messager d'Allah, tu m'es plus aimé que tout sauf moi-même. » Le Prophète a dit : « Non, par Celui dans la main duquel est mon âme, jusqu'à ce que je sois plus aimé de vous que vous-même. » Umar dit : « En effet, je jure par Allah que tu m'es plus aimé que moi-même. » Le Prophète dit : « Maintenant, tu as raison, ô Umar. » (sahih Bukhari 6632)

 

Un tel niveau d’exigence relève de l’endoctrinement à haut degré visant à renforcer la docilité et l’asservissement du gourou sur tous ceux qui lui sont assujettis. Ce genre d’exigence est dangereux et malsain, d’autant que le coran insiste bien sur le fait que la vie même des croyants est négligeable, et donc sacrifiable, par rapport à la vie de Mohammed. Un niveau de lobotomisation légitimant l’obligation des individus à se sacrifier pour le gourou si nécessaire est un comportement typiquement sectaire.

 

« Il n'appartient pas aux habitants de Médine, ni aux Bédouins qui sont autour d'eux, de traîner loin derrière le Messager d'Allah, ni de préférer leur propre vie à la sienne. » (9 : 120)

 

A un tel niveau cela peut également être qualifié de culte, ce qui est très étrange pour le prophète d’une religion prétendant au monothéisme pur.

 

§  Mohammed se comportait à la fois comme prophète et chef de guerre et il avait un droit de préemption de 20% sur l’ensemble des butins acquis par les musulmans. Le verset suivant en est le garant, c’est donc une règle divine qui indique que Mohammed s’enrichissait sur les pillages opérés par ses troupes.

 

« Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons fait descendre sur Notre serviteur, le jour du Discernement: le jour où les deux groupes s'étaient rencontrés, et Allah est Omnipotent. » (8 : 41)

 

Le cinquième du butin est réparti entre Allah, qui n’a jamais réclamé sa part bien évidemment (mais on peut quand même supposer qu’elle était au moins partiellement utilisée pour les frais liés à la diffusion de l’islam), Mohammed et sa famille et certaines catégories de gens en difficulté. Cette part de butin passait donc forcément par Mohammed qui choisissait de le répartir entre sa famille et les nécessiteux à sa guise. Sachant qu’il a conduit ou au moins diligenté une centaine de batailles il est aisé de comprendre que cette source de richesse devait être une véritable manne financière. Nous avons vu que Mohammed avait onze épouses, des dizaines d’esclaves (dont certains faisaient partie du butin), qu’il faisait partie d’une famille noble, que sa première femme était très riche et qu’il recevait en outre de nombreux cadeaux, cela renvoie l’image d’un homme qui n’a pas de soucis financiers. Cette aisance se comprend d’autant mieux si l’on comprend qu’une partie de sa richesse venait des pillages effectués.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Sommaire

SOMMAIRE   INTRODUCTION  I – LA NOTION DE DIEU DEISTE 1-      Une solution de facilité 2-      L’existence d’un dieu n’est pas nécessaire 3-...