mardi 30 avril 2024

III - 1.1) Le coran est un livre incompréhensible

 Allah dans son Coran déclare qu’il en a fait « un livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran arabe pour des gens qui savent » (41 : 3) et que « C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur » (11 : 1). Cette affirmation va à l’encontre du ressenti même de quiconque ouvre et lit le Coran. Au-delà de la réflexion même que le coran se définit comme « livre » à une époque où il n’est que récitation, ce qui peut être vu comme une contrevérité, c’est un livre alambiqué, dont le contenu alterne les sujets de manière anarchique, dont les propos sont souvent peu clairs et imprécis et qui ne cesse, depuis 14 siècles d’existence, de susciter des controverses quant à ses interprétations. Bien entendu d’autres versets mettent en avant que la réflexion sur les versets du coran dépend de l’intelligence de ceux qui le lisent (« [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! » (38 : 29) ; « Telles sont les paraboles que Nous citons aux gens ; cependant, seuls les savants les comprennent. » (29 : 43)) mais en définitive même les « gens de science » ne s’entendent pas sur le sens des versets (et ce depuis 1400 ans) sinon alors pourquoi existeraient tant de courant différent dans l’Islam.

En outre, pour un texte se voulant universel et parfait en style et en sens, le fait de finalement, et selon l’aveu même de son texte, n’être compréhensible que par les savants est une contradiction interne et un aveu de son caractère imparfait. L’émanation d’un Dieu parfait ne peut être que parfaite et donc une parole parfaite doit être parfaitement compréhensible par tous. Ce qui n’est pas le cas car même les plus doctes savants de l’islam sont en désaccord sur certains points, et pourtant selon les mots du coran, « Allah a fait descendre vers vous un rappel, un Messager qui vous récite les versets d'Allah comme preuves claires, afin de faire sortir ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres des ténèbres à la lumière. » (65 : 10 – 11)

Il convient de rajouter qu’une bonne partie des textes coraniques (jusqu’à 20% selon certains, est tout bonnement incompréhensible même par les plus grands savants) à commencer par les lettres coupées que l’on trouve au début de certaines sourates (par exemple Alif Lam Mim). En outre beaucoup de versets sont soit ambigus soit totalement hermétiques à la compréhension et doivent être analysés d’une façon approximative. Aux lettres coupées s’ajoutent les termes étrangers qui n’ont pas de signification en arabe, les versets aux sens totalement ambigus, les fautes d’orthographe, les erreurs dans le sens des mots, les erreurs grammaticales et d’autres aspects mis en avant même par des docteurs musulmans. Je ne peux particulièrement développer ces éléments n’étant moi-même ni arabophone ni linguiste mais le fait est que ces problèmes existent et contredisent l’idée même de coran parfait (je t’encourage à te renseigner à ce sujet en cherchant des documents et analyses sur internet). En effet un livre parfait ne peut contenir ne serait-ce qu’une seule erreur, ce qui n’est pas le cas dans le Coran. Et quand bien même toutes ces erreurs n’en seraient pas, ce seraient l’expression en langue parfaite de la parole toute aussi parfaite d’Allah, le fait que cette expression soit en partie incompréhensible ou sujette à fortes ambiguïtés est une preuve que ce texte n’est pas une révélation divine.

La notion de texte parfait implique que le texte en lui-même le soit, mais également que sa compréhension le soit, sinon la révélation n’a aucun intérêt. Pourquoi Allah aurait révélé un texte dont une partie échappe à l’entendement des hommes, cela signifie qu’une partie du coran est inutile ? L’argument opposé par certains diront que ce que l’homme ignore Allah le sait et que sa parole reste parfaite car lui la comprend. Mais le coran est une parole faite pour guider l’humain, si l’humain ne la comprend pas ou est sujet à des divergences profondes quant à son sens la perfection de cette parole est remise en cause. Et pourtant Allah déclare bien lui-même que « les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l' accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. » (3 : 7). C’est donc un texte qui est fait pour guider mais dont l’auteur lui-même affirme que tout n’y est pas compréhensible. Ainsi le coran ne peut être qualifié de livre parfait car il ne parvient pas à atteindre son but, c'est-à-dire faire comprendre aux gens la parole divine.

Un autre aspect de la perfection du coran est qu’il est considéré comme un livre complet, seulement un croyant ne peut accomplir sa religion à l’aide des révélations du coran seul. Les hadiths sont essentiels pour savoir par exemple comment faire sa prière, ses ablutions, le ramadan, le pèlerinage et bien d’autres éléments. Sur cela les indications du coran sont parcellaires et imprécises, le musulman, en se référant seulement au coran, n’est donc pas en mesure de remplir ses obligations religieuses. Il faut également ajouter que certains textes du coran sont incompréhensibles sans se référer aux hadiths qui donnent un contexte, ainsi quand il est fait référence à Zayd concernant le mariage avec Zaynab (33 : 37) ou quand Abou Lahab et sa femme sont maudits (sourate 111) il n’est pas possible de comprendre ce dont parle le coran sans se référer aux hadiths. Cela fait du coran un livre par essence incomplet. Les hadiths prophétiques sont donc un complément indispensable à la pratique du rite, mais ce faisant leur existence même contredit la supposée perfection du texte coranique. A cela il faut ajouter que le coran ne peut fonctionner sans les hadiths, le musulman est donc obligé de les accepter comme faisant partie de sa religion, mais les hadiths sont souvent sujets à doute, même dans les sahihs certains peuvent se révéler faux. Cependant il n’y a aucun moyen de s’assurer de leur véracité absolue. Ainsi pour suivre sa religion et comprendre son texte le croyant doit accepter par principe certains textes potentiellement erronés. Cet état de fait a deux conséquences :

-          Le croyant peut suivre des innovations et des rites humains en croyant suivre la religion.

-          Le croyant est obligé de suivre les hadiths sahihs et, même s’il estime que certains sont erronés et probablement faux, il ne peut s’en défaire car cela reviendrait à jeter le doute sur la véracité de l’ensemble des hadiths issus de la même méthodologie et ainsi se retrouver dans l’impossibilité de pratiquer sa religion.

Si l’on en revient à la base soit Allah a révélé un texte qui est, dans les faits, insuffisant pour pratiquer sa religion, soit il a prévu que celui-ci serait supporté par la sunna mais cela n’en fait plus un texte parfait et de plus cela voudrait dire qu’Allah a échoué dans sa tentative de nous délivrer un message pur et de protéger sa religion car une bonne partie des hadiths peut être remise en cause, même les savants musulmans le disent, sans que l’on puisse déterminer lesquels sont à garder et lesquels sont à bannir. En définitive dans les deux cas la révélation divine s’est donc avérée incapable d’accomplir ce pour quoi elle est descendue.

lundi 29 avril 2024

III - 1.2) Le coran est altéré et il n'est pas unique

Allah dit dans le coran « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien » (15 : 9), mais cette déclaration est factuellement fausse. Au sein même de l’islam sunnite, en fonction des pays, ce n’est pas le même coran qui est lu. La révélation n’est descendue qu’une fois sur le prophète, chaque sourate n’existe donc initialement qu’en une version. Pourtant au Maghreb on lit la version warch du coran, en Libye la version qaloun, au Soudan la version ad-douri, au Moyen-Orient la version hafs,… Et ces variantes, toutes reconnues comme recevables par les plus hautes autorités de l’islam sunnite, ne diffèrent pas uniquement sur la manière de lire ou la ponctuation (ce qui serait compréhensible étant donné que le coran n’avait à la base pas de ponctuation) mais bien sur les mots et parfois même sur le sens.

Un simple exemple de modification liée à la lecture est la sourate 3 verset  146 : la version hafs commence par «  Combien de prophètes ont tué… » (qatala) alors que la version warsh commence par « Combien de prophètes furent tués… » (quoutila). La différence se fait sur l’accentuation des lettres qui donne deux mots différents ce qui a pour conséquence de totalement modifier le sens de la phrase. Une telle différence de lecture est logique sur un texte qui a été initialement écrit sans aucun point diacritique, car la langue arabe n’en avait pas, mais on ne peut nier que la révélation supposément faite par Allah au prophète devait être l’un de ces deux mots « qatala » ou « qoutila » au moment où il a entendu la sourate. Il y avait donc bien une révélation première qui n’a pas été protégée par Allah alors que dans le Coran même il se porte garant de son immuabilité. Cet exemple n’est qu’un parmi d’autres, plus de 5000 différences entre les versions hafs et warsh sont attestées (et il existe d’autres lectures également validées par les savants) dont certaines induisent des changements de sens. Mais il n’est pas besoin de 5000 différences pour en déduire que ce que prétend Allah dans le coran est faux, une seule suffit. Et que cette différence ait un impact ou non sur la compréhension ne change rien, le texte supposément inaltérable protégé par Allah a été altéré. On peut en tirer deux conclusions, soit le coran n’est pas un écrit divin mais humain, soit Allah est un menteur.

Pour rester dans le sujet de l’immuabilité du coran il existe un verset dont il est avéré, selon les sahih de Boukhari (6830) et Muslim (1691), qu’il existait dans le coran or il ne s’y trouve plus. Les hadiths rapportent que le Calife Omar Ibn Khattab a déclaré : « Certes, Allah a envoyé Muhammad porteur de la vérité et lui a révélé le Livre. Celui-ci comportait un verset instituant la lapidation. Nous l'avions lu et bien compris. Le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) avait lapidé et nous l'avons fait après lui. J'ai peur qu'avec le temps ne vienne un jour où des gens diront: nous ne trouvons pas la lapidation dans le livre d'Allah. Ils s'égareront alors en abandonnant une prescription édictée par Allah. Certes, la lapidation est prévue dans le livre d'Allah dans le cas de tout adultérin et de toute adultérine, pourvu de l'existence d'une preuve, d'un aveu ou d'une grossesse ». Au-delà du caractère ignoble de la lapidation, sur lequel je reviendrai plus tard, une telle allégation ne peut avoir que deux conséquences, soit elle est vraie et le coran a bien une sourate qui a disparu, il n’a donc pas été protégé par Allah, soit elle est fausse et les hadiths sont sujets à caution, mais alors comment faire le tri de ce qui est juste ou non ? A ceux qui diraient que ce hadith ne vient pas du prophète et que le hadith peut donc être vrai et qu’Omar a pu se tromper ou mentir il faut préciser que cette déclaration a été faite en public à une époque où les gens avaient côtoyé le prophète et étaient donc parfaitement au courant de la révélation, si le hadith ne remonte pas d’objection c’est que personne n’a objecté et que ce qu’il expose est vrai.

dimanche 28 avril 2024

III - 1.3) La miséricorde d'Allah est factice

 113 des 114 sourates du coran s’ouvre par un double rappel de la miséricorde divine, Allah y est qualifié successivement de Rahman et de Rahim qui sont des mots qui se rapportent tous deux à cette notion de miséricorde. On pourrait s’attendre, de la part d’un Dieu qui proclame aussi régulièrement à quel point il est bon et compréhensif que cela se traduise dans le faits par une parole d’apaisement, de bienfaisance et de compassion, mais au vu des textes du coran il est aisé de comprendre qu’il n’en est rien et que cette prétention à la miséricorde est factice. Et ce d’autant que la miséricorde est quelque chose que l’humain peut appréhender et même expérimenter, donc si elle émane d’un Dieu si supérieur on pourrait être en mesure de s’attendre à ce que la miséricorde d’Allah soit incommensurable. Dans les faits il n’en est rien, bien au contraire. La miséricorde semble être uniquement une position de principe qui est rapidement balayée par les menaces des plus terribles tourments de l’enfer ainsi que des châtiments de la vie réelle, sans bien souvent la plus petite once de compréhension ou de bienveillance. Comment un être d’une si grande miséricorde pourrait se montrer si dur et intransigeant. Outre le nombre de petits péchés qui seront punis de manière atroce dans l’au-delà, l’existence du châtiment de la tombe pour tous les humains alors que s’Il l’avait voulu il n’y en aurait pas et les châtiments physiques mutilatoires en ce bas-monde, on peut voir dans les textes que malgré ce qu’il affirme Dieu ne pardonne pas et renforce même les incroyants dans leur incroyance (Parmi les gens, il y a ceux qui disent : « "Nous croyons en Allah et au Jour dernier! " tandis qu'en fait, ils n'y croient pas. Ils cherchent à tromper Allah et les croyants ; mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et ils ne s'en rendent pas compte. Il y a dans leurs cœurs une maladie (de doute et d'hypocrisie), et Allah laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti » (2 : 8 - 10). Ci-dessous quelques exemples de la manière dont Allah rappelle sa miséricorde à travers quelques récurrences du terme « punition » dans le coran.

§ « Et accomplissez pour Allah le pèlerinage et l'Umra. Si vous en êtes empêchés, alors faites un sacrifice qui vous soit facile. Et ne rasez pas vos têtes avant que l'offrande [l'animal à sacrifier] n'ait atteint son lieu d'immolation. Si l'un d'entre vous est malade ou souffre d'une affection de la tête (et doit se raser), qu'il se rachète alors par un Siyâm ou par une aumône ou par un sacrifice. Quand vous retrouverez ensuite la paix, quiconque a joui d'une vie normale après avoir fait l'Umra en attendant le pèlerinage, doit faire un sacrifice qui lui soit facile. S'il n'a pas les moyens qu'il jeûne trois jours pendant le pèlerinage et sept jours une fois rentré chez lui, soit en tout dix jours. Cela est prescrit pour celui dont la famille n'habite pas auprès de la Mosquée sacrée. Et craignez Allah. Et sachez qu'Allah est dur en punition » (2 : 196)

 

§ « Demande aux enfants d'Israël combien de miracles évidents Nous leur avons apportés! Or, quiconque altère le bienfait d'Allah après qu'il lui soit parvenu... alors, Allah vraiment est dur en punition » (2 : 211)

 

§ « Ceux qui ne croient pas, ni leurs biens ni leurs enfants ne les mettront aucunement à l' abri de la punition d'Allah. Ils seront du combustible pour le Feu » (3 : 10)

 

§ « comme les gens de Pharaon et ceux qui vécurent avant eux. Ils avaient traité de mensonges Nos preuves. Allah les saisit donc, pour leurs péchés. Et Allah est dur en punition. » (3 : 11)

 

§ « Quant à ceux qui ne croient pas, ni leurs biens, ni leurs enfants ne pourront jamais leur servir contre la punition d'Allah. Et ce sont les gens du Feu: ils y demeureront éternellement. » (3 : 116)

 

§ « Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition » (5 : 2)

 

§ « Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu'ils se sont acquis, et comme châtiment de la part d'Allah. Allah est Puissant et Sage. » (5 : 38)

 

§ « Sachez qu'Allah est sévère en punition, mais aussi qu'Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (5 : 98) Là on est dans du passif agressif.

 

§ « Et puis, quiconque Allah veut guider, Il lui ouvre la poitrine à l'Islam. Et quiconque Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et gênée, comme s'il s'efforçait de monter au ciel. Ainsi Allah inflige Sa punition à ceux qui ne croient pas. » (6 : 125)

 

§ « C'est Lui qui a fait de vous les successeurs sur terre et qui vous a élevés, en rangs, les uns au-dessus des autres, afin de vous éprouver en ce qu'Il vous a donné. (Vraiment) ton Seigneur est prompt en punition, Il est aussi Pardonneur et Miséricordieux » (6 : 165)

 

§ Ce, parce qu'ils ont désobéi à Allah et à Son messager.» Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager... Allah est certainement dur en punition » (8 : 13)

 

§ « Et craignez une calamité qui n'affligera pas exclusivement les injustes d'entre vous. Et sachez qu'Allah est dur en punition » (8 : 25)

 

§ « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l'exécution de la loi d'Allah - si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Et qu'un groupe de croyants assiste à leur punition » (24 : 2) Ici, quoi qu’on pense du « crime » commis, Allah demande spécifiquement de ne pas faire preuve de miséricorde, dans aucun cas, si l’on est un croyant sincère.

Ces extraits ne sont qu’un aperçu des nombreuses occurrences où, dans le coran, Allah promet sa punition à ce qui ne lui obéissent pas et plus précisément à ceux qui  nient ses versets (alors même qu’il déclare qu’il est celui qui, par sa volonté, empêche les incroyants de croire). De telles menaces, de quelque manière qu’on les analyse, sont difficilement conciliables avec la notion de miséricorde car on ne fait pas miséricorde aux gens qui n’ont rien, ou peu, à se reprocher. On fait miséricorde aux gens qui méritent d’être sanctionnés et contre lesquels il aurait été légitime de sévir. Or, à travers ces exemples et bien d’autres dans le texte coranique, Dieu montre qu’il n’est pas tant miséricordieux envers ses créatures dans leur ensemble que bienveillant envers les créatures qui lui obéissent et qu’il comble alors de promesses mirifiques. La miséricorde ne peut se jauger qu’à l’égard de la faute et la miséricorde divine devrait être à la hauteur de Sa grandeur mais si l’on s’en réfère à ses propres affirmations sa miséricorde est excessivement mise en balance avec sa promptitude à punir. Bien des humains, dont de nombreux musulmans, se sont, à travers l’histoire, montrés plus miséricordieux qu’Allah lui-même en pardonnant des choses que lui-même juge impardonnables. Des humains pourraient donc être plus versés dans un attribut de Dieu que Dieu lui-même. En conclusion soit Dieu ment en disant être miséricordieux, soit le coran n’est pas d’émanation divine.

samedi 27 avril 2024

III - 1.4) Allah est-il un pervers narcissique?

 Allah de par ses propos dans le coran a de nombreuses caractéristiques du pervers narcissique. On parle d’un dieu qui demande à ses créatures de l’aimer plus, lui et son prophète, que leur propres familles, leurs propres enfants («Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers» (9 : 24)) tout en menaçant à de multiples reprises d’un châtiment éternel et atroce toute personne qui ne croirait pas en lui. Mais de fait lorsqu’on se trouve contraint d’obéir à quelqu’un non par affection mais par menace ce n’est pas de l’amour que l’on éprouve à son égard mais de la crainte, de la peur et dans le cas d’Allah une peur irraisonnée car lui désobéir revient à mettre en jeu sa vie après la mort. N’est-il pas possible à un dieu tout puissant d’obtenir l’amour et l’obéissance de ses créatures sans les menacer d’une éternité de tourments sadiques (cf partie sur l’enfer) au point de créer chez eux une peur parfaitement démesurée. Tout être qui menace quelqu’un pour obtenir son amour ne peut qu’être considéré comme malsain et en outre fait preuve d’une grande méconnaissance de la psyché humaine, psyché que, dans le cas d’Allah, il est censé avoir créé. Bien sûr cette peur peut se transformer en amour, comme on peut être victime d’un syndrôme de Stockholm ou endoctriné dès l’enfance à suivre cette injonction à aimer Allah parce que c’est comme ça. Mais si l’on prend un peu de recul sur les textes on ne peut que se poser cette question de la part de perversion qu’il y a à menacer de l’enfer toute personne ne nous aimant pas et ne nous obéissant pas scrupuleusement.

Mais la perversion narcissique n’est pas qu’un mot valise dans lequel on peut glisser les tares qui nous plaisent. La thérapeute comportementaliste et cognitiviste Isabelle Nazare-Aga estime qu'il faut qu'une personne corresponde à au moins 14 des 30 comportements caractéristiques suivants pour qu'on puisse parler de perversion narcissique. Nous pouvons donc vérifier point par point si les paroles d’Allah dans le coran relèvent de ce type de pathologie (en vert les comportements avérés) :

§  la personne culpabilise les autres en invoquant l'amour, l'amitié, la famille et la conscience professionnelle : C’est le cas d’Allah  - «Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers» (9 : 24)

§  elle exige la perfection de la part des autres, qu'ils doivent être omniscients, totalement disponibles à lui/elle et ce, immédiatement, capables de répondre à toutes les questions et qu'ils ne doivent jamais changer d'avis : C’est le cas d’Allah, ainsi que le montre ces exemples parmi d’autres - « C'est à Lui qu'appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre; c'est à Lui que l'obéissance perpétuelle est due. Craindriez-vous donc, d'autres qu'Allah? » (16 : 52) / « Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement. S'il leur arrive un bien, ils s'en tranquillisent, et s'il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de l'ici-bas et de l'au-delà. Telle est la perte évidente! » (22 : 11)

§  elle exploite les sentiments moraux des autres (devoir, générosité, courtoisie, humanisme…) pour satisfaire ses besoins : C’est le cas d’Allah, dans ce verset on peut voir ce mélange entre l’appel au bien et l’intérêt qu’il y trouve (obéissance, salat, combats) – « La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salât et d'acquitter la Zakât. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux! » (2 : 177)

§  elle remet en cause la compétence, la personnalité et les qualités des autres : elle critique et dévalorise afin de créer le désarroi et, après, elle juge : C’est le cas d’Allah, on peut le voir à travers un exemple parmi d’autres – « Ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres Allah les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux. Et ceux qui mécroient jouissent et mangent comme mangent les bestiaux; et le feu sera leur lieu de séjour. » (47 : 12)

§  elle jalouse tout le monde (y compris sa famille) : C’est le cas d’Allah et c’est même une de ses obsessions, en voici un exemple parmi une multitude – « Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d'Allah, des égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allah. Or les croyants sont les plus ardents en l'amour d'Allah. Quand les injustes verront le châtiment, ils sauront que la force tout entière est à Allah et qu'Allah est dur en châtiment!... » (2 : 165)

§  elle recourt aux flatteries, aux cadeaux et aux services rendus pour se faire bien voir : C’est le cas d’Allah, encore une fois un exemple parmi d’autres – « Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d'aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense. » (33 : 35)

§  elle se pose constamment en victime : C’est le cas d’Allah, voici un exemple parmi une multitude – « N'as-tu pas su l'histoire des notables, parmi les enfants d'Israël, lorsqu'après Moïse ils dirent à un prophète à eux: «Désigne-nous un roi, pour que nous combattions dans le sentier d'Allah». Il dit: «Et si vous ne combattez pas, quand le combat vous sera prescrit?» Ils dirent: «Et qu'aurions-nous à ne pas combattre dans le sentier d'Allah, alors qu'on nous a expulsés de nos maisons et qu'on a capturé nos enfants?» Et quand le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, sauf un petit nombre d'entre eux. Et Allah connaît bien les injustes. » (2 : 246)

§  elle ne s'estime jamais responsable de rien, rendant ainsi les autres responsables de tout : Ce n’est clairement pas le cas d’Allah, il est responsable de tout ce qui existait, existe et existera.

§  elle n'énonce pas clairement ses sentiments, ses opinions, ses besoins ni ses demandes  - C’est le cas d’Allah et il l’affirme ici – « C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l' accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. » (3 : 7)

§  elle répond toujours de manière évasive : Ce n’est pas le cas d’Allah, il est parfois très clair.

§  elle peut changer de sujet sans transition au cours d'une conversation : C’est le cas d’Allah, il suffit de lire une grande partie des sourates pour se rendre compte qu’on y saute souvent du coq à l’âne.

§  elle évite ou quitte les réunions et les entretiens : Ce n’est pas le cas d’Allah, il est partout et on doit suivre sa parole en tout temps et en tout lieu.

§  elle utilise des moyens indirects, tels qu'autrui, les répondeurs téléphoniques ou les messages écrits pour faire passer ses messages : C’est le cas d’Allah, il a envoyé le coran, et tous les prophètes et leurs révélations.

§  elle invoque des raisons logiques pour faire passer ses demandes d'emprise :  C’est le cas d’Allah comme on peut le voir à travers cet exemple et celui de nombreuses autres « preuves » coraniques – « Ne voient-ils donc pas ce qu'il y a comme ciel et comme terre devant et derrière eux? Si Nous voulions, Nous ferions que la terre les engloutisse, ou que des morceaux du ciel tombent sur eux. Il y a en cela une preuve pour tout serviteur repentant. » (34 : 9)

§  elle déforme, interprète et raconte des mensonges pour cacher (ou découvrir) la vérité : C’est le cas d’Allah – « Certes dans la création des cieux et de la terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l'eau qu'Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple qui raisonne. » (2 : 164)

§  elle refuse la critique et nie les évidences : C’est le cas d’Allah – « Seuls forgent le mensonge ceux qui ne croient pas aux versets d'Allah; et tels sont les menteurs. » (16 : 105)

§  elle recourt parfois au chantage et aux menaces implicites : C’est le cas d’Allah et en voici un exemple – « Dis à ceux des Bédouins qui restèrent en arrière: «vous serez bientôt appelés contre des gens d'une force redoutable. Vous les combattrez à moins qu'ils n'embrassent l'Islam, si vous obéissez, Allah vous donnera une belle récompense, et si vous vous détournez comme vous vous êtes détournés auparavant, Il vous châtiera d'un châtiment douloureux». (48 : 16)

§  elle crée des conflits dans le but de manipuler son entourage : C’est le cas d’Allah – « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salât et acquittent la Zakât, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (9 : 5)

§  elle se comporte différemment et modifie l'expression de sa pensée en fonction des personnes et des situations : C’est le cas d’Allah – « Si Allah avait voulu, Il aurait certes fait de vous une seule communauté. Mais Il laisse s'égarer qui Il veut et guide qui il veut. Et vous serez certes, interrogés sur ce que vous faisiez. » (16 : 93)

§  elle ment (y compris par omission) : C’est le cas d’Allah comme le montre cet exemple parmi d’autres où, sans s’arrêter sur la terre qui a été étalée nous allons regarder ce qui est dit des montagnes (immobiles selon cette traduction, servant d’ancrage ou de stabilisateurs à la terre selon d’autres). En aucun cas les montagnes ne sont immobiles, non plus que des stabilisateurs, elles sont au contraire la marque des mouvements de la croûte terrestre – « Et quant à la terre, Nous l'avons étalée et y avons placé des montagnes (immobiles) et y avons fait pousser toute chose harmonieusement proportionnée. » (15 : 19)

§  elle utilise l'ignorance de ses vis-à-vis et tente de faire admettre qu'elle leur est supérieure : C’est le cas d’Allah – « La connaissance de l'Heure est auprès d'Allah; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur. » (31 : 34)

§  elle est égocentrique : C’est clairement le cas d’Allah, on peut le voir à travers cet exemple mais des dizaines ou centaines d’autres auraient pu convenir – « Dis: «Ô Allah, Maître de l'autorité absolue. Tu donnes l'autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l'autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent. » (3 : 26)

§  ce qu'elle dit ne correspond pas à ce qu'elle fait : C’est le cas d’Allah, car si l’on s’en tient à cet exemple les mécréants ne sont pas toujours châtiés durant leur existence contrairement à ce qu’Allah affirme – « Est-ce que Celui qui observe ce que chaque âme acquiert [est semblable aux associés?...] Et pourtant ils donnent des associés à Allah. Dis [leur:] «Nommez-les. Ou essayez-vous de Lui apprendre ce qu'Il ne connaît pas sur la terre? Ou avez-vous été simplement séduits par de faux noms?» En fait, on a embelli aux mécréants leur stratagème et on les a empêchés de prendre le droit chemin. Et quiconque Allah laisse égarer, n'a plus personne pour le guider. Un châtiment les atteindra dans la vie présente. Le châtiment de l'au-delà sera cependant plus écrasant et ils n'auront nul protecteur contre Allah. » (13 : 33 – 34)

§  elle invoque l'urgence pour obtenir un avantage d'autrui : C’est le cas d’Allah, il utilise ici la proximité de son jugement pour imposer sa dominance sur les hommes et les djinns – « Nous allons bientôt entreprendre votre jugement, ô vous les deux charges [hommes et djinns]. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous? » (55 : 31 – 32)

§  elle renie les sentiments, les désirs, les besoins et les droits d'autrui : C’est le cas d’Allah, un exemple parmi d’autres – « Ceux qui ne croyaient pas et obstruaient le sentier d'Allah, Nous leur ajouterons châtiment sur châtiment, pour la corruption qu'ils semaient (sur terre). » (16 : 88)

§  elle rejette implicitement les demandes en prétendant s'en occuper : C’est le cas d’Allah, ici il dit clairement qu’il est le meilleur des donateurs, le meilleur, mais que selon son caprice il donne ou il restreint ses dons à ses serviteurs – « Dis: «Mon Seigneur dispense avec largesse ou restreint Ses dons à qui Il veut parmi ses serviteurs. Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la remplace, et c'est Lui le meilleur des donateurs» (34 : 39)

§  elle génère des sentiments de malaise, de désarroi et/ou d'absence de liberté : C’est le cas d’Allah, un exemple parmi bien d’autres – « Certes, ceux qui ne croient pas à Nos Versets, (le Coran) Nous les brûlerons bientôt dans le Feu. Chaque fois que leurs peaux auront été consumées, Nous leur donnerons d'autres peaux en échange afin qu'ils goûtent au châtiment. Allah est certes, Puissant et sage! » (4 : 56)

§  elle parvient à faire accomplir à autrui des actes non désirés : C’est le cas d’Allah – « Le combat vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (2 : 216)

§  elle atteint ses objectifs au détriment des autres : C’est le cas d’Allah – « Dis: «Le jour de la victoire, il sera inutile aux infidèles de croire! Et aucun délai ne leur sera donné». » (32 : 29)

§  elle fait l'objet de discussions fréquentes et récurrentes : C’est le cas d’Allah.

Allah dans le coran rassemble donc 27 des 30 comportements caractéristiques de la personne perverse narcissique (sachant qu’il faut en remplir 14 pour être considéré atteint de cette pathologie). Je me suis contenté d'un verset relevant chaque type de comportement mais soit le verset décrit un comportement typiquement propre à Allah soit il n'est qu'un exemple qui peut être appuyé par de nombreux autres versets du même acabit. Je tiens à préciser que la recherche des versets corroborant les comportements problématiques n’a pas été extrêmement longue ni poussée et que, pour chaque comportement, des dizaines d’autres exemples peuvent être trouvés dans le coran. Je suis conscient qu’il s’agit d’un texte sujet à interprétation mais néanmoins le fait qu’autant d’éléments problématique s’y trouvent peut pousser à remettre en cause si ce n’est l’existence d’Allah, tout au moins sa bienveillance.

Sommaire

SOMMAIRE   INTRODUCTION  I – LA NOTION DE DIEU DEISTE 1-      Une solution de facilité 2-      L’existence d’un dieu n’est pas nécessaire 3-...