Cette dernière réflexion sur le péché instauré lui-même par Dieu peut être étendue plus généralement à LA question de l’existence du mal. Pourquoi un Dieu infiniment bon aurait-il créé le mal, et pourquoi accablerait-il aveuglément ses créatures même parmi les plus innocentes et les meilleures. De nombreuses justifications théologiques existent à cette problématique mais au final ce ne sont souvent que des pansements sur des jambes de bois et elles ne répondent aucunement à la question de pourquoi Dieu a créé le mal, la souffrance, la peine, alors qu’il aurait tout aussi bien pu ne pas le faire. En dehors du sempiternel « les voies de Dieu sont impénétrables » il n’y a aucune justification pleinement logique à cette situation. La réponse la plus juste est alors de penser que Dieu ne s’est pas abstenu de créer le mal car Dieu n’existe pas. S’il existait et qu’il était infiniment bon il n’aurait pu permettre l’existence de mauvaises choses.
Il est toutefois possible de concevoir un Dieu créateur qui ne soit pas infiniment bon et qui ait pu laisser le mal se propager dans sa création. Mais dans ce cas, s’il n’est pas bon pourquoi donc lui obéir ? Ce n’est pas parce qu’il nous a créés qu’il faut le vénérer en cas d’injustice. Un parent injuste et abusif n’est pas un bon parent et il n’a pas à être respecté donc un dieu injuste et abusif n’est pas non plus un bon dieu, il ne mérite pas qu’on lui voue un culte.
L’existence du mal est effectivement un sujet complexe, mais elle n’est pas une preuve de l’absence ou de la malveillance de Dieu. Dans la théologie islamique, le mal n’est pas créé par Dieu pour accabler ses créatures, mais il fait partie du libre arbitre accordé aux humains. Sans la possibilité de choisir le mal, le libre arbitre n’aurait aucun sens, et nos actions ne pourraient être moralement significatives.
RépondreSupprimerLe mal et la souffrance sont vus comme des épreuves qui permettent aux êtres humains de démontrer leur foi, leur résilience, et leur capacité à choisir le bien, même dans l’adversité. La souffrance ici-bas est temporaire, et la justice divine s’accomplit pleinement dans l’au-delà. Ceux qui ont souffert dans ce monde sont promis à une récompense grandiose dans l’autre vie, où la justice de Dieu est parfaite.
Dieu n’est pas un tyran qui impose des épreuves sans raison, mais un juge juste et miséricordieux, qui donne à chaque personne la possibilité de croître spirituellement et de mériter une place dans l’éternité. C’est précisément en permettant le mal et en offrant la liberté de choix que Dieu montre Sa justice et Sa miséricorde.